09/09/2013
Quelques minutes après minuit - Patrick Ness
Conor serait un garçon comme les autres, ne serait-ce la maladie de sa mère, le cauchemar qui envahit ses nuits et ce monstre qui apparaît quelques minutes après minuit, apportant avec lui le vent, la violence, l'obscurité. Il vient chercher la vérité.
Autant l'avouer immédiatement, j'ai pleuré. A la terrasse d'une boulangerie, en attendant de récupérer T., le fidèle destrier, assise à côté d'un paquet de mécanos et de quelques impétrants égarés là comme moi. Moi qui ne pleure (presque) jamais. C'est dire. C'est une histoire de peur, de mort, de ce que coûte parfois la vérité et de ce que coûte toujours la maladie: l'innocence et le bonheur. On ressent ce que ressent Conor, l’ambiguïté des sentiments, la peur, la colère, même et peut-être surtout à l'encontre de ce monstre et de ses histoires.
Petite particularité de ce roman, il a été écrit par Patrick Ness sur une idée originale de Siobhan Dowd, décédée en laissant derrière elle une ébauche et des personnages. Je n'ai pas lu ses romans, et ne ferait donc aucune comparaison avec ce qui aurait pu être. Et peu importe finalement tant ce texte est d'une force, d'une justesse et d'une beauté rare qu'accompagne à la perfection les illustrations de Jim Kay.
L'arpenteur de pages, Elbakin,...
07:20 Publié dans Littérature pour "Adolescents", Littératures anglo-saxonnes | Lien permanent | Commentaires (1) | Envoyer cette note
02/09/2013
Les reflets d'argent - Susan Fletcher
"Qu'est-ce qui fait une bonne histoire?
Je réfléchis puis je dis: Il faut qu'il y ait du bonheur - des gens qui le trouvent. Il faut un paysage qui nourrisse l'esprit, et soit si parlant qu'on ait l'impression d'y être. Il faut de l'amour. Peut-être un peu de tristesse. Et il faut un voyage, d'une façon ou d'une autre."
Un voyage, c'est ce qu'offre Susan Fletcher. Un voyage sur île perdue et battue par le vent du Nord dont les paysages sont à l'aune des hommes et des femmes qui vivent sur ses terres: rudes, et extraordinaires chacun à leur manière. Un voyage au cœur des légendes qui se sont transmises de génération en génération. Un voyage au cœur d'une légende qui prend vie et qui va tout faire changer.
Il est difficile de mettre des mots sur la magie qui se dégage de ce roman. La même que celle d'Un bûcher sous la neige. Elle tient à la fois de la poésie des descriptions, des personnages magnifiquement campés, des paysages, de la sagesse qui surprend au détour d'une page, de la nature omniprésente. L'île prend vie sous la plume de Susan Fletcher qui rappelle que pour ténus qu'ils soient, l'espoir et l'amour restent possibles, malgré le deuil et les secrets.
Il va vite rejoindre l'étagère des indispensables.
Cathulu
15:33 Publié dans Littératures anglo-saxonnes | Lien permanent | Commentaires (5) | Envoyer cette note
26/03/2013
The come-back (ou pas)(on verra)
A tout seigneur tout honneur, il aura fallu Yue pour me faire sortir de mon terrier. Parce que bon. Voilà quoi. Voilà, voilà. Et pis voilà. Que celui qui n'a jamais été atteint d'une crise de flemmigite aïgue me jette le premier volume des Misérables. D'ailleurs, c'est moi où Victor est vraiment le roi de la digression? Et Marius, hein, Marius? Quelle cruche que ce Marius. J'ai tellement envie de lui filer des baffes que je suis coincée à 50% du 3e volume. Rage. Désespoir. Et égarement.
Un tag donc. Et puis on verra.
Commençons par les règles. Rien de bien sorcier: poster les règles sur son blog, répondre aux 11 questions, en inventer 11 nouvelles puis partager le tag avec 11 personnes en mettant un lien vers leurs blogs sans oublier de leur annoncer la bonne nouvelle. Va rester à en trouver 11.
Les questions maintenant.
1/ A tout seigneur tout honneur, commençons par le commencement : quel est votre dernier livre coup de coeur (ça peut servir) ?
Fichtre. Ce n'est pas que je me traîne une petite panne de lecture, mais ça commencerais à ressembler à une petite panne de lecture.
Mais avant la panne de lecture il y a eu la trilogie Fille de l'Empire cosignée par Feist et Wurtz. Un petit bijou de fantasy. Même que j'ai lu trèèèèès tard, comme avant. Même que j'y ai sacrifié mes pauses déjeuner. Même que j'aurais bien continué encore quelques tomes comme ça.
Pourtant, j'avais dit qu'on ne m'y reprendrais plus aux pavés. Souvent femme varie paraît-il. Ça doit être pour ça que je me suis lancée dans Les Misérables.
2/ Et le dernier qui vous est tombé des mains (idem) ?
Il va falloir que je l'admette, quel que soit le mal que cela provoque en mon petit coeur tout mou, mais mes relations avec Victor sont en passe de ressembler à celles que j'entretiens à mon corps défendant avec Honoré. Incapable de terminer un de ses bouquins donc. Il est bien évidemment possible d'argumenter, être plus coincée qu'un Tardis dans une boucle temporelle n'est pas forcément signe que bla-bla-bla c'est un abandon, bla-bla-bla, c'est un peu long. Mais quand même. J'en suis à comprendre pourquoi on peut attraper une édition abrégée de l'engin et présenter mes condoléances aux générations d'adolescents qui se sont retrouvés à tenter de l'escalader par la face Nord.
3/ Quel est votre personnage de fiction incontournable inoubliable ?
Darcy? Benjamin Malaussène? Sherlock? Suis-je volage, je ne parviens pas à choisir. Encore moins à en faire la liste.
4/ Que vous évoque les contes de Canterbury ? Ceux qui l'ont lu ont-ils souffert ?
Un polar abandonné en cours de route, une expérience extrême entamée par quelques inconscientes de ma connaissance qui ont sué sang et eau et auront pour toujours mon admiration pour cette aventure. Sinon, j'irais bien visiter Canterbury à défaut d'avoir le courage de me lancer dans cette lecture.
5/ Salé ou sucré ?
Il faut choisir?
6/ Biscuits ou bonbons ?
Il faut vraiment choisir?
7/ Ovin ou caprin (justifiez vos réponse que diable) ?
L'ovin a l'immense avantage de fournir quelques côtelettes et autres morceaux sympathiques. Et de rendre certaines routes fort pittoresques. Quant au caprin, il produit tout aussi également des choses sympathiques. Bref, je ne sais pas. De toute manière je déteste choisir.
8/ Où étiez-vous le 13 mars 2013 vers 20H30 ?
Probablement en train de me demander si ma jamble droite était située au bon endroit, et si ma main gauche était supposée se trouver à cet endroit précis.
9/ Y a-t-il de la vie sur Mars ?
Considérant l'existence d'une église du jedisme, il est probable que c'est là que Luke a terminé ses jours. Il n'y a donc plus de vie sur Mars. Ou pas encore.
10/ Connaissez-vous la réponse à la grande question de la vie, de l'univers et du reste ? Et la question ?
Indénablement 42, quant à la question, c'était peut-être bien "combien font 6x7"? Mais comme Deep Thought ne s'est pas prononcé...
11/ Si vous étiez un super-héros ou une super-héroïne, comment serait votre costume ?
Une bonne paire de rangers. Pour le reste... C'est à voir.
Quant à mes interrogations existentielles...
1/Tardis ou DeLorean? (et argumentez, s'il-vous-plaît)
2/ Quel auteur est votre Everest, votre Graal, bref, celui dont vous espérez bien finir un jour une oeuvre? Ne serait-ce qu'une, même une nouvelle.
3/ Vous êtes le Seigneur des Ténébres, vos incapables de sbires ont une fois de plus échouer à vous ramener votre anneau. Quelle excuse est-elle susceptible de suspendre votre ire envers eux?
4/ Quel mot étrange, bizarre, oublié ou inusité vous plaisez-vous à employer?
5/ Que se passe-t-il après "ils vécurent heureux"?
6/ Chocolat noir ou chocolat au lait? Fraises tagada ou Dragibus?
7/ La journée a été... Ma foi... Comme une de ces journées. Que faites-vous en jetant enfin vos chaussures à deux extrêmités de votre salon?
8/ Quelle film est votre doudou absolu. Celui que vous ressortait qu'il pleuve, qu'il vente, bref, quoi qu'il arrive.
9/A quoi ressemble votre réveil matin?
10/ Vous êtes perdue en plein coeur de la forêt, soudain, un ours apparaît. Que faites-vous?
11/ Et sinon, les dragibus, quelle couleur?
Uncoideblog, Perséphone, Stephie, si le coeur vous en dit. Et quant à ceux et celles qui se sentiraient tentés par l'aventure, please, be my guest.
15/11/2012
La citation du jeudi: Amélia Peabody
"Peabody had better retire to her bed; she is clearly in need of recuperative sleep; she has not made a sacarstic remark for fully ten minutes."
Amelia, Emerson *sigh*
13/11/2012
L'art de la résurrection - Hernan Rivera Letellier
Zarate Vega a une toute petite particularité. Minuscule. Il est la réincarnation du Christ et se doit, par conséquent, de diffuser la bonne parole. Mais les voies du Seigneur, pour impénétrables qu'elles sont, n'en sont pas moins difficiles. Et la chair est faible. Quand il apprend que dans une mine vit une prostitué dévote de la Vierge du Carmel, prénommé, ni plus ni moins, Magdalena, il prend son baluchon pour tenter de la convaincre de devenir sa disciple. La rencontre va faire des étincelles.
J'ai craint environ 30 secondes la charge contre la religion à grand renfort de sabots et autres accessoires. Mais non. Point du tout. Non pas que ce ne soit pas moqueur, bien au contraire. C'est même à mourir de rire par moment. Ce brave Christ d'Elqui faisant face aux aléas de la vie d'un messie réincarné ne manque pas de courage et de ridicule. Il faut absolument lire quelques uns de ses conseils et axiomes. Quant à ceux qui lui font face, des fervents aux sceptiques... Le récit est drôle, enlevé, et le seul reproche que je pourrais lui faire, pour autant que c'en soit un, est que les mésaventures de Domingo finissent par être un brin répétitives. Rien qui ne soit aisément renvoyé dans les limbes par ce mélange halluciné de critique sociale sur fond de lutte des mineurs contre leurs patrons, de paillardise, de folie et de poésie. C'est finalement plus de foi dont il est question que d'argumentation anticléricale, même si la critique là, et bien là. On balance à chaque page entre fable et réalisme. C'est par moment attendrissant, à d'autre surréaliste, jamais facile, très conseillé pour égayer les soirées d'hiver.
" C'est un bon remède contre l'arrogance des hommes que de tourner la tête de temps en temps et de contempler sa propre merde."
Rivera Letellier, Hernan, L'art de la résurrection, Métailié, 2012, 250p.
09:10 Publié dans Littératures d'Amérique du Sud | Lien permanent | Commentaires (3) | Envoyer cette note