28.10.2010

La citatin du jeudi - L'amour est à la lettre A

couverture

"Les livres sont là pour être touchés, pris en main, au lit, sur un banc, dans l'autobus, sur un canapé, par terre, couchés dans l'herbe. Même sur le ciment. Les gens lisent pendant qu'ils attendent. Ou dans les gares. Dans une chaise longue sur la plage, les romans se dégustent aux premières heures du matin ou au coucher du soleil. [...] Ce que je préfère, ce sont les trains,la plus vaste salle de lecture du monde, sur tous les continents. Ceux qui n'ont pas mal au coeur lisent en voiture, comme cette Américaine qui éclaire les pages avec la lampe d'un casque de mineur pendant que son mari conduit en écoutant de l'opéra. C'est fantastique un livre, ça n'a pas besoin de prise, de chargeur de batterie, ça supporte avec patience le stylo-bille, le crayon, les marques et les cornes aux pages. Le livre c'est ma vie parralèlle, il me fait avoir partout de la famille et des amis, même morts. Quand je lis, j'oublie qui je suis. Je ne me rappelle plus qui a dis que lire des livres, c'est comme fumer, et que le plus beau, c'est qu'on a pas besoin d'arrêter, et si ce magasine stdevenu ma maison, c'est à eux que je le dois."

 

 

Présentation de l'éditeur: "Tout quitter pour ouvrir la librairie de ses rêves, voilà le pari fou que fait Emma, une Milanaise énergique et romantique, à l'aube de ses cinquante ans. Unique en son genre, la librairie Rêves&Sortilèges, spécialisée dans les romans d'amour, devient le lieu de rendez-vous des coeurs brisés, amoureux ou solitaires passionnés. Et c'est justement entre les rayons « Pour l'éternité » et « À corps libres » qu'Emma va retrouver Federico, son flirt de jeunesse. Marié, il vit aujourd'hui à New York. Pourtant une correspondance secrète s'établit entre les anciens amants qui, au fil des jours, vont réapprendre à se connaître et à s'aimer. Un roman hors normes, vibrant hommage au pouvoir des mots et de la littérature.

« Un roman épistolaire et romantique qui [...] donne envie de dévaliser la première librairie venue !» Olivia de Lamberterie, Elle

 

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22.10.2010

Les portes - John Connolly

32190432_6591510.jpgSi Samuel n'avait pas voulu fêter Halloween avec un brin d'avance, il n'aurait sans doute pas été témoin des événements étranges survenus dans la cave du 666 Crowley Avenue. Et il ne se serait sans doute pas retrouvé au coeur de la bataille contre l'avant-garde de l'armée du Mal, l'affreux qui attendait son heure depuis... Et bien depuis le big bang! Si seulement les scientifiques n'avaient pas fait n'importe quoi avec leur accélérateur de particules...

Je vais vous faire une confession, j'ai pensé un peu à De bons présages en lisant Les portes. Et c'est un compliment en ce qui me concerne parce que Terry Pratchett et Neil Gaiman font partie des obsessions que je travaille fermement à ne pas guérir. Mais revenons à nos portes. L'immense qualité de ce roman est sans aucun conteste ses multiples niveaux de lecture. Au premier abord, le ton sonne un peu "simple", peut-être même "gentillet". Et puis soudain, John Connolly se déchaîne, alignant les jeux de mots, les références diverses et irrésistible, les notes de bas de page qui se transforment en roman dans le roman, et les situations rocambolesques. Chacun devrait y trouver son compte et son éclat de rire.

Il faut dire que la galerie des personnages rappelle par certains côtés les meilleurs Pixar: des monstres improbables et délicieusement morbides qui se déchaînent la nuit d'Halloween, tant et si bien qu'ils ne font pas à moitié autant peur qu'ils le devraient, des démons qui ne maîtrisent absolument pas la situation et se font abattre à coups de poèle à frire ou sombrent dans la bière, d'autres qui portent des noms à coucher dehors, un héros haut comme trois pommes et son copain Nouihl, démon banni de son état, fasciné par les voitures, un méchant très méchant et très moche avec ses acolytes aussi bêtes qu'ils sont laids, mais pas de manichéisme franc et massif, en tout cas à mon avis. Tous les démons ne sont pas aussi méchants qu'ils en ont l'air et il y a, au détour des pages, quelques jolies réflexions sur les humains et leur tendance à ne pas être très sympathiques avec leurs voisins.

A côté de ça, la vulgarisation scientifique suit son petit bonhomme de chemin dans la bonne humeur: le lecteur apprend plein de choses fascinantes sur les trous noirs, les trous de ver, les particules diverses et variées et la question fondamentale du verre à moitié plein de brandy ou celle des baby-sitters.

Bref, pas une minute pour s'ennuyer avec ce roman inventif, drôle et bourré de rebondissements. Un régal!

Connolly, John, Les portes, Ed. de l'Archipel, 2010, 300p., 4/5

21.10.2010

La citation du jeudi

 

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"Robert Musil a écrit: "Le langage de l'amour est un langage secret et sont expression la plus haute est une étreinte silencieuse." Quand les mots écrits coïncident avec ce qui arrive réellement, la magie du roman est accomplie. Et les mots, on le sait, ont de la patience à revendre, ils savent nous attendre"

 

 

 

 Présentation de l'éditeur: "Tout quitter pour ouvrir la librairie de ses rêves, voilà le pari fou que fait Emma, une Milanaise énergique et romantique, à l'aube de ses cinquante ans. Unique en son genre, la librairie Rêves&Sortilèges, spécialisée dans les romans d'amour, devient le lieu de rendez-vous des coeurs brisés, amoureux ou solitaires passionnés. Et c'est justement entre les rayons « Pour l'éternité » et « À corps libres » qu'Emma va retrouver Federico, son flirt de jeunesse. Marié, il vit aujourd'hui à New York. Pourtant une correspondance secrète s'établit entre les anciens amants qui, au fil des jours, vont réapprendre à se connaître et à s'aimer. Un roman hors normes, vibrant hommage au pouvoir des mots et de la littérature.

« Un roman épistolaire et romantique qui [...] donne envie de dévaliser la première librairie venue !» Olivia de Lamberterie, Elle

 

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18.10.2010

Panthère - Carl Hiaasen

21067442546.GIFOn pourrait croire que quand votre professeur de biologie honnie et unanimement détestée disparaît dans de mystérieuses conditions, vous allez pousser un soupire de soulagement. Et bien non. En tout cas, pas quand on s'appelle Nick et que la situation apparaît un brin... compliquée.

Un polar. Un polar pour la jeunesse. Un polar pour la jeunesse avec de l'écologie au menu. Autant dire que les choses partaient mal entre Panthère et moi. Catégorie soupe à la grimace même. N'eusse été l'ardente obligatin professionnelle, je n'aurais sans doute pas envisagé une seconde d'ouvrir Panthère. Et j'aurais eu tord. Parce que c'est fichtrement bien écrit, parce que c'est drôle, parce que ça parle d'écologie sans en faire des tonnes et sans céder à l'effet de mode, parce que... C'est un sacrément bon moment de lecture!

Allons-y pour le détail et quelques explications, notamment sur ma légère crispation écologique. Ce n'est pas que je sois réfractaire à la chose, bien au contraire, mais l'effet de mode type coton 100% bio et équitablo-gentil pour la planète a tendance à me fatiguer un peu. Sans parler des gros plans avec musique dégouinante sur les bébés phoques. Tout comme la déferlante développement durable. J'aime qu'on me parle avec conviction et intelligence des choses et c'est ce que fait Carl Hiaasen. D'accord, il y a un méchant. Enfin, un crétin pour être plus exacte. Et un cupide. Et des inconscients. Mais Panthère, ce n'est pas seulement une lutte entre un méchant qui  fait du mal à la nature et un gentil qui la défend. C'est la construction d'une conscience écologiste, l'envie de préserver son cadre de vie et la beauté de ce cadre de vie, la prise de conscience de l'importance de la biodiversité, de la nécessité de la protection des espèces en voie de disparition, c'est une jolie exploration sans jugement des différentes manière de lutter pour cela, entre activisme jusquauboutiste aux méthodes parfois sujettes à caution et engagement militant. Autour de ce thème fort, plein de belles choses sur l'amitié, les relations familiales, la marginalité, les apparences, la guerre, toute une trame qui rend le récit consistant et les personnages attachants, avec la touche d'humour et d'ironie parfaite pour éviter le pathos.

C'est simple et en même temps bourré de suspense et de surprises, de moments de tendresse et d'action. J'avoue avoir particulièrement aimé le fait que les personnages d'un autre roman de Hiaasen, pour adulte celui-ci, se retrouvent dans Panthère. Cela m'a donné envie d'aller ouvrir ses autres romans pour tout dire!

Hiaasen, Carl, Panthère, Gallimard jeunesse, 2010, 363p. 4.5/5

16.10.2010

Un bûcher sous la neige - Susan Fletcher

Un-Bûcher-Sous-la-Neige-188x300.jpgSa mère l'a appelée sorcière avant de lui donner son vrai nom, le jour de sa naissance. Sorcière, c'est ce pourquoi Corrag est condamnée à l'ordalie par le feu dans les Highlands du 17e siècle. A moins que cette condamnation n'ait à voir avec le massacre de Glencoe dont elle a été témoin. Ce massacre en tout cas est tout ce qui intéresse le révérend Charles Leslie, prompt, comme tout écclesiastique qui se respecte à condamner le suppôt de Satan, la menace sur Dieu et la société mais bien décidé à faire la lumière sur cet événement qui sert la cause jacobite dont il est un fervent défenseur. Mais Corrag impose au révérend une étrange volonté: s'il veut connaître la vérité sur Glencoe, il lui faudra d'abord entendre son histoire, pour que son souvenir demeure après sa mort.  Bientôt, à son corps défendant, le révérend va être pris dans les fils d'une vie qui lui dévoile une vision du monde bien différente de la sienne.

 

Étrange comme parfois, à travers une voix, un personnage, un auteur peut donner à sentir une terre, un peuple, un temps avec une telle intensité. Étrange aussi que cette voix, située dans un temps et un espace prenne des résonances aussi universelles grâce à un don précieux, celui de guérir, de voir, par-dessus tout, de raconter. Un don hors du commun pour cette toute petite femme qui ne sait ni lire ni écrire, dont la vie est marquée par l'intolérance et la violence, par l'errance et la peur.

Car le destin de Corrag, comme celui de sa mère, a été marqué par le meurtre fondateur, celui de la grand-mère de Corrag, accusée d'être une sorcière, noyée alors qu'elle était innocente sous les yeux de sa fille et de son époux. Un sort partagé par des milliers de femmes, et des hommes parfois. A cause de la jalousie, à cause de signes interprétés dans le sens de la superstition par des communautés apeurées et régies par les normes strictes d'une religion se confondant avec justice et politique, à cause de connaissances jugées suspectes, d'une liberté trop grande, d'opinions différentes. Différente, Corrag l'est: fille d'une femme trop libre d'abord, trop libre elle-même. Différente, c'est la raison pour laquelle Corrag a eu plusieurs vie, des vies dont elle ne veut pas qu'elles tombent dans l'oubli, des vies qu'elle raconte à Charles Leslie.

La première se déroule dans le petit village qu'a choisit sa mère pour vivre et la mettre au monde, juste parce que menacés par le brigandages, ses habitants ne pensent pas à persécuter la sorcière. Il y a les mensonges pour vivre en paix, les insultes et les vexations, les services récompensés par la délation, la peur, les médisances, les jets de pierre.  De l'histoire de Corrag et de celle de sa famille, on atteint à celle de toutes ces femmes condamnées pour leur différence, et à celle de tous ceux pris pour cible à travers l'histoire, devenu boucs émissaires pour qu'une communauté, une société puisse se souder autour de règles, d'une appartenance définie contre ce qui est autre. Il est certain que dans le cas de Corrag, c'est le christianisme qui est au centre de cette réflexion, une religion voulue outil de paix, de charité, de compassion transformée en machine de guerre contre ceux qui ne croient pas comme ils le devraient. Mais ce pourrait tout à fait en être une autre.

La seconde est une fuite éperdue pour sauver sa vie qui lui fera croiser la route d'autres rejetés. Dans cette traversée d'Angleterre et d'Ecosse, il y a la nature, la rencontre parfois furtive, parfois riche d'enseignements d'autres parias, le danger et la violence des éléments, la douceur d'un animal.

La troisième vie de Corrag, c'est la découverte que même des femmes comme elles peuvent trouver une place dans le monde, que tout n'est pas indifférence ou rejet et que certains peuvent accepter celui qui croit autrement et qui vit autrement. On découvre le glen en même temps qu'elle et c'est un bonheur de toutes les pages de plonger dans cette nature superbe, à la fois dure et accueillante, de parcourir la lande avec elle, de monter les sentiers escarpés des collines et des montagnes.

 La quatrième vie de Corrag, c'est la prison, la peur de mourir brûlée vive, la rencontre avec le révérend Leslie, la possibilité enfin, de raconter sa vie, d'enchanter et de changer un homme.

Quatre vies et un balancement entre des contraires: au fil des pages deux visions du monde et de la vie s'affrontent, se fondent, se nourrissent l'une de l'autre. Il y a les lowlands et les highlands, deux rois, deux religions, le refus de la violence et la guerre, deux modes de vie. Vivant à la marge, Corrag représente une sorte de troisième voie, dont l'existence même déséquilibre, interroge le monde qui l'entoure, le change, même si ce n'est qu'un tout petit peu.

 C'est un roman magnifiquement écrit (et traduit), poétique, vibrant, passionné comme son personnage principal, mais qui prend aussi le temps de la contemplation et du repos. On alterne le récit de Corrag et les lettres du révérend à son épouse bien-aimée, lettres qui sont autant des respirations et une fenêtre ouverte sur l'âme de cet homme d'église bousculé dans ses certitudes, ouvrant les yeux sur les failles de cette foi qui pousse des hommes à brûler leurs semblables et qui renient quotidiennement les principes même qu'ils professent pour servir leurs intérêts à la lumière de la bonté et de l'empathie pour le monde que montre Corrag. Le talent de Corrag, Susan Fletcher le possède, indéniablement  pour parvenir à faire sentir aussi bien à son lecteur l'univers de Corrag, la nature qui l'entoure, la violence qu'elle subit et l'amour profond du monde que cette jeune femme hors du commun professe.

Indéniablement un des coups de coeur de la rentrée.

 

Liliba, Yspaddaden, Marie, Cathulu, Fashion,... en parlent.

Fletcher, Susan, Un bûcher sous la neige, Plon, 2010, 390p., 5/5


 

 

 


14.10.2010

La citation du jeudi: Corpus Delicti

"Je retire toute confiance à une société composée d'êtres humains, mais fondée sur la peur de l'humain. Je retire toute confiance à une civilisation qui a trahit l'esprit au profit du corps. Je retire toute confiance à un corps qui n'est pas ma chair et mon sang, mais censé incarner l'idée que la collectivité se fait d'un corps normal. Je retire toute confiance à une normalité qui se définit elle-même comme la santé. Je retire toute confiance à une santé qui se définit elle-même comme la normalité. Je retire toute confiance à un système de domination qui se fonde sur des pétitions de principe. [...] Je retire toute confiance à un État qui sait mieux que moi ce qui est bon pour moi. Je retire toute confiance à l'imébcile qui a ôté l'écriteau àannonçant à l'entrée de ce monde: "Attention, la vie peut conduire à la mort"."

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Présentation de l'éditeur: "Nous sommes en 2057 et tout est propre. Pour le bien et la santé de tous. l'Etat a instauré la Méthode, qui exige de la population qu'elle se conforme à une série de contrôles et de règles préventives. Mia. une jeune biologiste, ne fait soudain plus de sport et omet d'informer les autorités sur ce qu'elle consomme. On la convoque au tribunal afin qu'elle se justifie. Bientôt soupçonnée de sympathiser avec le groupe Droit à la maladie, auquel appartenait son frère avant de mourir dans des circonstances mystérieuses, Mia glisse peu à peu dans les procédures de la Méthode. Le journaliste de télévision qui s'intéresse à elle et lui donne la possibilité de s'expliquer saura-t-il l'aider ? Avec l'intelligence et l'habileté qu'on lui connaît, Juli Zeh nous offre un récit rythmé, percutant, sur l'obsession sanitaire qui prend forme à notre insu."

 

 

 

Le jeudi c'est citation.gif

Anne

AnneLaureT

Caro[line]

Cathulu

ClaudiaLucia

Constance93

Cuné

De livre et d'eau fraîche

Delphine

Don Lo

Emma

George

Herisson08

Irrégulière

Juliette

 Kali

 La Trace

Lenemae

Lhisbei

Lystig

Maijo

Marie

Martine

May

Mirontaine

Naolou

Noukette

Papillotte

Sara

Séverine

Sofynet

Stephie

Sylire

Tanakia

Thé Citron

Theoma

Uncoindeblog

Valérie

Yueyin

 

 

 

 

 

 

 

12.10.2010

Bifteck - Martin Provost

Bifteck-martin-provost-205x300.jpgAndré est boucher, fils de boucher et devrait donner naissance à un boucher qui donnera naissance à un boucher. Parce que c'est comme cela que vont les choses dans la famille Plomeur. Mais c'est sans compter avec la guerre et le talent d'André pour faire chanter les corps des femmes. La file s'allonge devant la boucherie jusqu'à l'armistice. C'est alors un autre défilé, celui des bébés dont les mères se débarassent pour ne pas subir l'ire des époux rentrés du fronts. Et quand un des cocus se mêlent de vengeance, il est temps pour André de prendre ses 7 rejetons sous le bras et de prendre la poudre d'escampette.

Je sors de la lecture de Bifteck avec un goût de trop peu ma foi un peu étonnant pour un texte qui aligne avec bonheur un vocabulaire boucher et culinaire qui donne l'eau à labouche (ou la nausée, c'est selon). C'est un récit truculent, drôle, enlevé qu'on prend plaisir à lire. Les aventures d'André découvrant l'amour, la paternité, cousant de ses mains des culottes courtes pour ses petits et décontenancé par le végétarisme affirmé de la petite dernière est irrésistible.

Mais le texte effectue soudainement un virage vers le fantastique. On débarque avec la famille Plomeur dans un Nouveau Monde qui fleure son pays des merveilles. Je me suis alors perdue dans les méandres d'un second récit où les enfants grandissent à vue d'oeil, où les étapes de la vie sont effleurées et où la terre devient vivante. et qui e m'a pas franchement convaincue.

Reste une belle vision de la paternité et un récit sympathique et attachant.

Tamara a aimé, Amanda est moins convaincue. D'autres avis ici, et là.

Lu dans le cadre de l'opération Masse Critique de Babelio

Provost, Martin, Bifteck, Phébus, 2010, 125p., 3/5

 

 

 

 

10.10.2010

Corpus Delicti - Juli Zeh

Corpus-delicti-de-Juli-Zeh-158x300.jpgAn 2057. La Méthode s'est imposée et la prophylaxie a fait son oeuvre. Tout est impeccablement propre et chaque citoyen remplit son devoir en se conformant aux contrôles médicaux et sanitaires quotidiens garantissant leur bonne santé. Mais soudain, Mia, jeune et brillante biologiste cesse d'accomplir ses obligations sportives quotidiennes et de transmettre le résultat de ses analyses. Un manquement suffisant pour qu'elle soit convoqué au tribunal. Car son cas gêne tout le monde: depuis le suicide de son frère accusé de viol et condamné alors qu'il clamait son innocence,la jeune femme est instable et doute. Or, la Méthode ne peut se permettre qu'on la remette en cause...

Corpus Delicti est un drôle de roman. De la science-fiction de bonne tenue sous la oripeaux de la littérature générale (je ne vais pas disserter sur mon agaçement face à ces textes sur lesquels tout le monde se pame et qui seraient passés inaperçus des critiques s'ils avaient été publiés dans une collections estampillée littérature de genre, mais ça m'éneeeeeeeerve, seigneur que ça m'énerve!) et par dessus le marché un texte aux accents théatraux indéniables. Je vous l'avoue tout de suite, je l'ai trouvé passablement enquiquinant. La faute à ce ton, à ces dialogues marqués, à ces situations qu'on ne peut s'empêcher d'imaginer sur scène. La faute aussi à des dialogues parfois un peu longuets et par moment démonstratifs.

Ceci étant dit, je n'ai pas pu le lâcher. Parce que Corpus Delicti est un texte profondément intelligent qui, sans révolutionner la réflexion sur les dérives de l'hygiénisme et le totalitarisme pose de bonnes questions et aborde des thèmes d'une actualité brûlante. Dans l'affrontement entre Mia et la Méthode, puis entre Mia et le journaliste Kramer, ce sont deux conceptions de la vie qui se font face, irréductibles l'une à l'autre. A partir de l'opposition entre individu et collectivité, intérêt individuel et bien commun, Juli Zeh explore des voix variées. Celle du totalitarisme et de ses rouages évidemment, et avec brio. Mais surtout, Juli Zeh explore les chemins qui font basculer de la normalité à la marginalité, et les ressorts du concept même de normalité tout en redonnant un coup de jeune aux débats opposant tenants du corps et tenants de l'esprit. C'est un texte foisonnant d'idées et de concepts, dense, par moment difficile mais finalement fascinant. On balance sans cesse entre des hallucinations criantes de vérités et une réalité cauchemardesque servies par un style très travaillé. Trop pour moi qui de surcroît ai été gênée aux entournures par ce mélange étrange entre prose et théâtre, mais force est de reconnaître que c'est un texte marquant!

 

Cuné en parle et m'a donné envie, Fashion a enfoncé le clou.

Zeh, Juli, Corpus Delicti, Actes Sud, 2010, 237p., 3.5/5

 

 

07.10.2010

La citation du jeudi: Cueillettes

" Je me dis qu'il y a peut-être , derrière les murs où je n'ai pas le droit d'aller, un potager, voire un verger. Il ne semble pas que l'espace qui m'est interdit soit immense, mais sait-on jamais?

Tout ce que j'en sais, ce sont ces fruits que j'ai coûtés, transformés par des mains aimantes en nourritures fines, fluides, exquises. Ce que j'en sais, et même ce que je n'en sais pas, rendent ces aliments encore meilleurs, et plus précieux même que l'extraordinaire don de la nature qu'ils sont d'abord., Des mains semblables aux miennes ont tranvaillé ces framboises et ces pommes pour en réjouir le palais et le corps humain. J'aime que ce mot, palais, dise à la fois la splendeur d'une demeure royal et le plafond en voûte de ma bouche, qui devient ainsi un temple ou un château."

 

9782841113651.gifPrésentation de l'éditeur: "Promenade d'une frémissante sensualité dans les forêts, les prés et les jardins : Alina Reyes, bouleversante de sincérité, propose les bonheurs de la cueillette des prunes, cerises, myrtilles, cèpes, roses, lavande, serpolet, coquillages... et les secrets de leurs transformations en cuisine. Fascinée par les miracles de la nature, nous entraînant des vergers de son enfance jusqu'à son refuge actuel dans les contreforts des Pyrénées, elle se livre démasquée et nous donne à partager, dans une langue d'une grande force poétique, son amour immodéré de la vie."

 

 

 

 

Le jeudi c'est citation.gif

 

Ankya

Anne

Caro[line]

Choupynette

Claudialucia

Delphine

Don Lo

Doriane

George

Herisson08

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Kali

Katell

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Noukette

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Stephie

Sylire

Thé citron

Turquoise

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Valérie

Yueyin

 

Si je vous ai oublié, criez!

 

 

 

04.10.2010

Un océan de pavots - Amitav Ghosh

ocean-de-pavots_m.jpg1838, une goélette apparaît en vision à Deeti qui vit pourtant à des centaines de kilomètres de la mer. Un propriétaire terrien est ruiné. Un metis devient officier de bord. Une jeune femme fuit un mariage arrangé. Un jeune batelier réalise son rêve d'embarquer sur un navire haute mer. Un homme simple sauve son amour.

Tous vont se retrouver sur l'Ibis en route vers l'île Maurice.

Un océan de pavots avait tout pour me plaire: une grande fresque mêlant amour, grande et petite histoire, guerres intimes et luttes politiques. J'étais séduite d'avance. Et pourtant, pourtant... Je ne terminerai pas Un océan de pavot. Non que ce soit un mauvais roman, loin de là. Amitav Ghosh construit une intrigue complexe, foisonnante, installe une galerie de personnages comme on en voit rarement, travaille ses rebondissements comme un orfèvre et la langue jusqu'à rendre les sonorités des langages qui se croisent, se mélangent, s'irriguent les unes aux autres. Mais premier tome d'une trilogie, le roman pêche par ses excès: à force de croiser les personnages, d'alterner les points de vue, d'installer par petites touches ses décors, Amitav Ghosh plombe son récit. Impossible de s'attacher aux personnages, impossible de ne pas bailler à certains passages et de ne pas regretter que d'autres ne soient pas plus longs. On s'embrouille un peu, on peine à retirer les fils de l'intrigue. En ce qui me concerne, le moment où ils se lient est arrivé trop tard, j'avais déjà perdu tout intérêt pour les personnages et leur histoire malgré le romanesque incontestable de leurs destins.

J'ai pourtant aimé voir se dessiner l'histoire d'une période où le commerce se développe, ou la colonisation prend son essor, où les hommes migrent au gré des revers de fortune, où le racisme est une réalité et presque une normalité. D'autant que l'auteur transcrit à merveille les mentalités et les comportements et des colons et des indigènes qu'ils méprisent tant et que son travail sur le monde de la mer et les langues et dialectes est étonnant. Le commerce du pavot, les grande compagnies commerciales et leur influence sur les colonies, les migrations forcées, la ségregation raciale,  le contexte utilisé est riche, dense, trop sans doute pour qu'il soit possible de faire plus qu'effleurer des sujets qui a eux seuls auraient mérité un roman.

 

Une rencontre ratée à mon grand regret.

Les avis de Val, Melo, La Livrophile,...

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Ghosh, Amitav, Un océan de pavots, Robert Laffont, 2010, 586p.

 

 

Toutes les notes

 
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