21.04.2011
Changeless - Gail Carriger
"She hung, suspended, her back against the ship's side. Carefully, cautiously, she twisted, climbing her own body with hands, seeking out the spur of metal, until she could wrap her arms around it. She reflected that this was probably the first and last time in her life she would have cause to value the ridiculous fashions society foisted upon her sex. She realized she was still screaming and stopped, slightly embarassed with herself. Her mind became a blur of worries. Could she trust in the security of the little metal spur to which she now clung? Was Madame Lefoux safe? Had her parasol fallen over the edge with her?
She took several calming breaths and assessed the situation: not dead yet, but not precisely safe either. "Halooo", she called out. "Anyone? A little assistance if you would be so kind?"
En ce moment je suis trèèèèèèès occupée avec lord et lady Maccon... Do not disturb!
Alexia Tarabotti, the Lady Woolsey, awakens in the wee hours of the mid-afternoon to find her husband, who should be decently asleep like any normal werewolf, yelling at the top of his lungs. Then he disappears - leaving her to deal with a regiment of supernatural soldiers encamped on her doorstep, a plethora of exorcised ghosts, and an angry Queen Victoria.
But Alexia is armed with her trusty parasol, the latest fashions, and an arsenal of biting civility. Even when her investigations take her to Scotland, the backwater of ugly waistcoats, she is prepared: upending werewolf pack dynamics as only the soulless can.
She might even find time to track down her wayward husband, if she feels like it.
La liste des participants est là!
07:00 Publié dans Le jeudi c'est citation | Lien permanent | Commentaires (9) | Envoyer cette note
19.04.2011
Un refrain sur les murs - Murielle Magellan
Isabelle est une petite souris, très occupée à se faire remarquer, à ne surtout pas briller, à ne pas se retrouver face à l'imprévu. Romane, sa fille est son exact contraire, feu follet à tous les sens du terme. Ecorchées par la vie chacune à sa manière. De 1987 à 2010, elles trouveront, chacune à sa manière, leur voie.
J'ai retrouvé dans ce roman un petit quelque chose de Barbara Constantine, ou de Marie-Sabine Roger que j'aime tant pour leur fantaisie, leur humour, leur art du dialogue, leurs personnages. Un petit quelque chose seulement, parce que Murielle Magellan a sa musique bien à elle, sa manière de raconter deux histoires de vie, deux parcours de femmes qui finissent par se trouver et se réconcilier avec le monde qui les entoure. Un refrain sur les murs est une jolie histoire sur les hasards, sur l'imagination, la fantaisie, les relations entre une mère et sa fille, le mystère qu'est l'autre. Une jolie histoire qui m'a fait passer un agréable moment mais dans laquelle je ne suis jamais totalement rentrée. J'ai regardé se dérouler les vies d'Isabelle, So What le musicien, Romane et son frère sans m'attacher à eux, parfois un brin agaçée même par l'aspect un peu caricatural des relations qu'ils entretiennent les uns avec les autres. Bref, une rencontre en demi-teinte, mais la curiosité d'aller regarder d'un peu plus près le premier roman de l'auteur!
Un coup de coeur pour Mango, l'avis enthousiaste de Clara
Magellan, Murielle, Un refrain sur les murs, Julliard, 2011, 248p.
07:00 Publié dans Littératures françaises | Lien permanent | Commentaires (11) | Envoyer cette note
17.04.2011
Le comte de Monte-Cristo - Alexandre Dumas
Edmond Dantès a 19 ans et l'avenir lui appartient: une femme qu'il aime et qu'il va épouser, un navire dont il va devenir capitaine, un vieux père aimant aux besoins duquel il va enfin pouvoir subvenir. Mais c'est sans compter la jalousie, la peur et la haine de trois hommes qui vont ruiner sa vie en l'enterrant vivant au château d'If. Evadé après quatorze années, riche à millions, il fomente une terrible vengeance.
Dieu que les ficelles sont énormes! On voit venir les coupables à un petit millier de kilomètres et c'est à se demander comment leur entourage ne les démasque pas immédiatement tellement ils pâlissent et blêmissent, et verdissent, et se pâment. C'est outré du début à la fin, et c'est tellement bon qu'on ne voudrait pas que ça finisse. Tous les extrêmes des passions humaines sont réunis et s'affrontent sur un petit millier de pages jusqu'à ce que, personne n'en doute, la vengeance soit accomplie. Amours désespérées, haines violentes, angoisses, vaillance, amour filial, transports divers et variés, tout y passe! Les personnages sont merveilleux, de Dantès lui-même, monolithe dans lequel des failles apparaissent petit à petit à ses persécuteurs méprisables mais tellement humains, en passant par la jeune génération qui ignore les crimes de ses pères. Tout le talent de Dumas, grand raconteur d'histoire devant l'éternel se trouve là, dans son art du rebondissement, des personnages, dans ses longueurs aussi, et dans la peinture de l'époque, des grandes passions politiques qui l'ont secouée. La grande histoire et les évolutions des moeurs transparaissent à travers les destinées particulières et frappantes de quelques personnages. On y trouve les oppositions entre bonapartistes et royalistes, l'essor de la grande bourgeoisie d'argent, l'aristocratie d'Empire, une étude de la justice, etc. Le meilleur, à mon sens, reste que tout improbable que puisse apparaître le récit, il s'inspire, chose que m'a apprise le riche dossier critique complétant l'édition empruntée à la médiathèque, d'une anecdote relatée par un archiviste, Peuchet, dont il avait utilisé les écrits pour écrire ses Crimes célèbres, anecdote presque plus improbable encore que ce qu'en a tiré Dumas, c'est peu de le dire!
Bref, j'ai rencontré Edmond, il était temps! J'ai fréli, j'ai bovarysé, je me suis indigné, et bien marrée aussi. J'en ressors ravie au point de me replonger avec délectation dans Les trois mousquetaires! Autant dire qu'Alexandre et moi, c'est une affaire qui roule.
Dumas, Alexandre, Le comte de Monte-Cristo, tout plein d'éditions, choisissez votre camp, moi c'était Omnibus.
Et avec ça, je rentre dans le cadre de trois challenges d'un coup messieurs dames! Cliquez sur les jolis logos si vous voulez en savoir plus!
19:18 Publié dans Littératures françaises | Lien permanent | Commentaires (10) | Envoyer cette note
14.04.2011
La citation du jeudi: non je ne vous oublie pas
"Mais dis donc, on n'est quand même pas venus pour beurrer les sandwichs".
Ca c'est sûr Raoul, on est pas venu beurrer les sandwichs! Ca n'empêche pas de chatoyer, de scintiller, d'éblouir, de briller, de rayonner, mais c'est un peu fatiguant.
Qui se souviens de Raoul?
La liste des participants est là! Promis, mise à jour ce week-end!
21:15 Publié dans Le jeudi c'est citation | Lien permanent | Commentaires (7) | Envoyer cette note
09.04.2011
Un immense asile de fous - Louis de Bernières
Il était une fois un charmant village anglais, nommé Notwithstanding, destination exotique s'il en est, avec Mrs Mac qui se promène en tenant son défunt mari par le bras, son excentrique qui tire les écureuils, son quatuor à vent, son héroïque pêcheur, son église sur la colline, ses nonnes folles du volant... Tout un petit monde d'avant les résidences secondaires, qui se déploie dans les teintes passées d'un monde disparu dont les échos résonnent dans la mémoire de ceux qui l'ont connu.
Louis de Bernières est de ceux-là, et d'une certaine manière, ce sont ses souvenirs d'enfance qu'il raconte, le village où il a grandit auquel il redonne vie, petit univers où tout se sait, mais où, déjà, les gens ne se connaissent plus vraiment, où le seul paysan restant est mis à l'écart de la communauté: trop sale, trop rustre, trop... paysan. On est entre le chromo nostalgique et une réalité aux dessous parfois moins reluisants qu'on aperçoit de loin en loin, au gré de ces petites histoires qui se recoupent et qui prennent, chacune pour héros, ou héroïne un des habitants. On découvre ainsi la fameuse Mrs Mac, mais aussi le général à la retraite qui perd la mémoire, deux militaires à l'esprit de bouton, quelques chiens, chats et autres animaux de compagnie au caractère bien trempé, des musiciens fous,etc. On sourit souvent, on rit, et on a par moment la larme à l'oeil, coeur serré ou attendrit par ces drôle de paroissiens. Ce n'est certes pas toujours d'une folle originalité, mais même si certaines histoires sont un peu faibles, le tout est confortable, agréable à lire et permet de passer un moment de lecture qui, accompagné d'une tasse de thé et d'un chat ronronnant peut s'avérer des plus plaisant. Sans chat ronronnant aussi remarquez.
Cathulu en parle...
Bernière, Louis de, Un immense asile de fous: récits d'un village anglais, Mercure de France, 2011, 327p., 3/5
Lu dans le cadre
07:00 Publié dans Littératures d'Europe de l'Ouest | Lien permanent | Commentaires (2) | Envoyer cette note
05.04.2011
Les chants de la terre lointaine - Arthur C. Clarke
La Terre se meurt et les derniers représentants de l'espèce humaine prennent place à bord du Magellan avec l'espoir d'atteindre, après un voyage de plusieurs centaines d'années., une nouvelle planète. Au cours d'une escale sur une planète océan, Thalassa, colonisée longtemps auparavant par des vaisseaux-semeurs, l'équipage du Magellan rencontre des humains pour qui la Terre est un lointain souvenir. Qui des deux va le plus apporter à l'autre?
Les chants de la Terre lointaine parle de fin du monde, d'exil, de deuil, et pourtant, c'est un roman qui déborde de tranquillité. Pas si paradoxal que ça puisque finalement, la mort de la Terre est le prétexte à imaginer la rencontre entre terriens et une civilisation autre née de la colonisation d'une planète. D'un côté des êtres humains détenteurs d'une technologie avancée, héritiers d'une histoire longue et témoins de la fin d'une ère, de l'autre, une société pacifique, athée, ouverte, qui ne sait de la Terre que ce qui a été transmis dans les archives du vaisseau-semeur. Arthur C. Clarke raconte un choc des cultures et un enrichissement réciproque, s'attachant plus particulièrement à quelques destins et esquissant au passage quelques pistes de réflexion sur la religion, le devenir de l'humanité, les évolutions d'un groupe humain confronté à l'inconnu. Dommage que la question des espèces intelligentes non humaines soit abordée seulement comme une aventure, et que le devenir de Thalassa et de ses habitants, confrontés à la menace que représente cette intelligence née de l'évolution et le changement que représente la présence de certains des visiteurs restés sur leurs terres soient effleurés, mais finalement, là n'est pas le coeur de ce roman qui s'attache à l'humain plus qu'à l'aventure, à un intermède dans un combat dont on ne connaîtra pas l'issue. C'est du coup de l'aventure sans aventure, une rencontre improbable qui se déroule dans une sérénité bonne enfant dont on prend plaisir à découvrir les tenants et les aboutissants, mais se sentir vraiment remué et interrogé. Mais le voyage est indéniablement plaisant!
Cachou, pas très convaincue,...
Clarke, Arthur C., Les chants de la Terre lointaine, Milady, 2010, 352p., 3,5/5
07:03 Publié dans Portail vers l'Autremonde | Lien permanent | Commentaires (8) | Envoyer cette note
03.04.2011
La tour de guet - Ana Maria Matute
Une terre battue par les vents, traversée par un grand fleuve. Un roi lointain, un baron et ses vassaux dont fait partie le père de cet enfant de dix ans qui grandit seul ou presque, cerné par la misère, la médiocrité et la crasse depuis que sa mère est partie se consacrer à Dieu. Mais comme pour ses frères avant lui, vient enfin le jour de partir s'initier aux armes chez le baron Mohl. Là, il découvre un autre monde, non moins dangereux que celui où se sont déroulées ses premières années.
Déroutant est le premier terme qui vient à l'esprit une fois ce roman court, mais dense, refermé. D' Ana Maria Matute, une des plus grandes romancières espagnoles contemporaines, c'était le premier texte que je découvrais. Et, autant le dire, une plongée dans un texte foisonnant, au style travaillé, presque baroque au sens premier du terme, et même parfois difficile. La tour de guet est un roman d'initiation. C'est le récit du passage à l'âge adulte d'un enfant confronté à la violence qui imprégne la société féodale, entre apprentissage des armes, éducation féroce, combats singuliers et guerres entre petits seigneurs. Son univers est celui d'un Moyen-Âge où les anciennes croyances affleurent encore, où on brûle les sorcières, et où la barbarie côtoie un raffinement extrême et où la loi est celle des guerriers et des seigneurs. Ceci dit, les interrogations qui le traversent sont intemporelles: plus que tout, il cherche sa place dans un monde que tout d'abord, comme un Candide, il ne comprend pas, puis qu'il fuit ou recherche, déchiré entre dégoût des hommes et désir de puissance, terreur et exaltation, visions d'un monde dont il ne sait pas s'il est passé ou à venir, et un quotidien où les luttes de pouvoir et la méfiance sont de règle et où l'amour est une autre guerre. En cela c'est le thème de la perte de l'innocence qui traverse le roman, une innocence bien loin de celle d'un candide puisque ses premières années sont marquées par la violence de ses frères et de sa mère, la déchéance et l'indifférence de son père, un bûcher, la solitude, la survie. Ce qu'il perd, ou ce qu'il gagne, c'est la perception de la complexité du monde, l'angoisse existentielle, celle qui l'ancre dans le monde et l'y perd à la fois. Une complexité et une angoisse dont il avait l'intuition enfant et qu'il avait perdues pour les retrouver, les approfondir.
Ce cheminement, on le suit à travers les méandres d'un récit qui résiste, qui s'explore, et qui offre une richesse qui en fait ni plus ni moins un chef d'oeuvre. Et en tout cas maintenant, un indispensable de ma bibliothèque.
Plaisirs à cultiver...
Matute, Ana Maria, La tour de guet, Phébus, Libretto, 2011, 236p., 5/5
20:57 Publié dans Littératures d'Europe de l'Ouest | Lien permanent | Commentaires (6) | Envoyer cette note