08.10.2009

And the winner is...

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Mesdames, messieurs, sous vos yeux ébahis de tant d'audace passionnée, Fashion et moi-même lancions au début de l'été les Harlequinades!

Objectif: explorer la littérature harlequinesque et affiliée.

Nombreux vous fûtes à embarquer sur les vagues de la brûlante passion et de l'amûr! Le temps est venu maintenant de la récompenses. Vous avez lu, vous avez voté, vous avez parfois commis une quatrième de couverture!

Le suspense est insoutenable!

Dans la première catégorie, celle du meilleur billet toutes catégories confondues, du froid chirurgien au vampire chaud comme la braise, nous déclarons vainqueur Lunem!! Son billet hilarant sur la vampirologie harlequinesque au format I-Phone s'est taillé un succès mérité!

Sur la deuxième marche du podium, Chimère a emporté la reconnaissance de toutes en révélant la puissance insoupçonnée du jasmin et la présence d'une certaine blue box aux alentours du Moyen-Âge français!

Sur la troisième marche du podium ex-equo, Theoma et son analyse du désir sous le soleil d'Afrique et Ofelia grâce à qui certains obscurs points géographiques ont été clarifiés!!

Mesdames, toutes nos félicitations!

 Dans la seconde catégorie, celle de la meilleurs quatrième de couverture, la lutte a été âpre, les délibérations ardues! Mais finalement, finalement, le choix a été fait! C'est Secondflore mesdames et messieurs qui remporte sous vos yeux brillants ce prix si réputé! Parce que tout de même, Alfred et Georges!

Mention spéciale ceci dit à Leiloonapour sa superbe couverture et le teasing de folie! Pourrons-nous attendre le mois de décembre?

 

Merci à vous tous pour vos participations nombreuses, assidues et enthousiastes à ce challenge de l'été et cette déferlante d'amour et de passion!! On remet ça l'année prochaine?

02.10.2009

Jack! C'est fini entre nous!

Les Harlequinades, c'est fini! Bien chers participants, n'oublier pas d'aller voter pour votre billet préféré!! La liste des billets se trouve chez Fashion! Vous donnez votre top 3 dans les commentaires du billet ad-hoc jusqu'au 7 octobre!

 

Et n'oubliez pas le concours de la quatrième de couverture!! Vous avez aussi une semaine pour mettre en ligne votre oeuvre qui sera bien évidemment glamourous et sensuelle!

 

A tous et à toutes, je souhiate une journée emportée par les vagues de la passion et de l'amour!

23.08.2009

Café latte, bastards et harlequins

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De dramatiques question se posent maintenant nous, bien chers participants: Fashion doit-elle arrêter le café latte, Chiffonnette doit-elle cesser de résister à l'appel du scone, Tarantino est-il bon pour la santé mentale des HGO?

Toujours est-il que sous l'effet de la frustration, du café latte et de Tarantino, quelques décisions ont été prises. Non, ne nous remerciez pas, ce n'est pas la peine. C'est pour votre bien!

Première décision: le challenge prendra fin le 30 septembre 2009, la plupart des valeureux participants ayant déjà donné du leur pour faire avancer la science.

Deuxième décision: le meilleur billet reçevra une glamourous récompense harlequinesque qui ne sera pas un Harlequin (enfin, un harlequin est si vite arrivé qu'on ne sait jamais ce qui peut se passer dans un colis), et une médaille en chocolat (ou pas). Challengeurs et non challengeurs pourront voter pour leur critique préférée dans le billet ad-hoc, exclusion faite de ceux des organisatrices. Les votes auront lieu entre le 30 septembre et le 7 octobre.

Troisième décision: en toute simplicité et amitié harlequinesque, nous lançons parallèlement le concours de la quatrième de couverture la plus harlequinesque, concours au cours duquel vous pourrez laisser libre court à vos fantasmes harlequinesques les plus inavouables. Fashion et moi-même réunies autour d'un martini et d'un pastis d'un café latte décernerons le prix en toute subjectivité. A vos plumes et à vos billets entre le 30 septembre et le 7 octobre itou.

 Pour la route et parce que vous et nous le valons bien, la liste de nos valeureux harlequins et harlequines:

 Stéphanie

Papillon

Keisha

Laetitia la Liseuse

Tamara

Erzébeth

Karine:)

May

Celsmoon

Pimpi

Hydromielle

Mango

Finette

Anne

Leiloona

Armande

Nanne

 Kitty

 Les livres de George Sand et moi

Dominique

Emma

Tiphanya

Yueyin

Neph

Shopgirl

Lili

Lrdpi

Mo

Martine

Virginie

Ankya

Nanne

Chimère

ICB

 Levraoueg

Hermione

Elodie G

 Alex

Hildebald

Restling

Olympe

Mazel

Petite fleur

Voyelle et Consonne

 Ori

Amanda

 Theoma

Caro[line]

Daniel Fattore

Pimprenelle

Cryssilda

Lou

Océane

Sophie

Titoune

La Nymphette

 Miss Giny

The Bursar

Iluze

Crazyprof

 Liliba

Didouchka

Kroustik

 La Papote

Elisabeth

Les piles

Ptitlapin

Yohan

 Ornon

Louise

Baudouin

Clarabel

Rose

Alinéa

Soit 74 inconscients! A vous de jouer!

15.08.2009

GI Joe, l'amour au bout du canon laser

Ce billet est dédié à Fashion qui saura pourquoi. Attention, il contient des spoilers!

 

Quant on cherche bien, les petits coeurs roses de la romance et de l'amûr se cachent dans les endroits les plus inattendus. Ne vous étonnez donc pas si je m'en vais vous démontrer par A+B que GI Joe et les romans Harlequins présentent des similitudes certaines.

Yep, that's my mission!

Commençons donc par étudier de plus près nos héroïnes. Car les femmes sont à l'honneur dans GI Joe mesdames. Souffle du temps qui passe ou nouvelle cible commerciale, allez savoir, le fait est là.

Rappelons-nous de quelques uns des caractéristiques des héroïnes de nos objets d'étude:

- ce sont des femmes fortes sous des apparences fragiles. Ana est une femme forte sous des apparences fragiles: elle tatane les gentils à coups de bottes, tire comme une super pro qu'elle est avec des canons laser, des revolvers, des couteaux et un paquet d'autres trucs du genre, saute dans des jets en vol.

Shana "Scarlett" O'Hara, outre le fait qu'elle a un prénom tout à fait adapté à un roman harlequin cache elle aussi sous des dehors frêles de sérieuses compétences en combat rapproché: la demoiselle fait après tout partie de l'équipe Alpha des GI Joe et manipule fort bien l'arbalète. Ah oui, elle est championne de moto-cross aussi (il y en a bien qui sont championnes de rodéo hein?).

 

Elles sont accompagnées d'une foule d'autres dames qu'on apeerçoit deci delà à l'entrainement et qui dament le pion à leurs collègues masculin avec brio. Et elles gèrent parfaitement bien les tâches administratives. Et elles lisent. Différence avec les héroïnes de harlequin? Elles sont beaucoup plus coriaces! Pas elles qui vont avoir les bras qui faiblissent au bout de deux minutes quand elles tiennent un fusil. Elissa peut aller se rhabiller!

- ce sont des femmes fragiles sous des apparences fortes: un petit coeur sensible bat sous tout cet entraînement, ne l'oublions pas. Shana, qui rejette l'amour (être émotive, beurk) au profit de la science finit à l'insu de son plein gré par céder aux charmes discutables et aux techniques de drague vaseuses de Wallace 'Ripcord' Weems le super-pilote. Lequel s'avère capable de faire vibrer sa corde sensible et de la faire rire. D'accord, pas toujours, mais des fois. Quand à Ana, ahhh, Ana! Elle aime un homme, puis un autre, en manipule un entre-temps, mais s'avère finalement elle-même manipulée. Vous suivez? Heureusement, il y a une épaule virile (et peut-être tatouée, en tout musclée) qui lui permet de retrouver ses souvenirs à temps et sur laquelle se reposer.

- ce sont des femmes glamours et sexy, même si elles ne le savent pas toujours forcément (en tout cas, au début): Shana garde ses beaux cheveux auburns détachés pendant la bataille, ce qui lui permet de faire des effets de mèches des plus esthétiques en cas de chute ou de coups de pied retourné. Et elle porte très bien le blouson en cuir et le jean moulant quand elle fait des acrobaties à moto. Et le petit top échancré lui va à ravir pendant les entraînements. Nous pouvons donc la ranger dans la catégorie des belles femmes qui s'ignorent (et qui n'aiment apparemment pas les fanfreluches. A confirmer dans GI Joe 2).

Ana, elle, est l'héroïne sexy en diable et consciente de son pouvoir de séduction: lunettes à la fois pratiques et tellement attractive dans le genre secrétaire, combinaison en latex avec un joli décolleté, et si mes yeux ne m'ont pas trompés, de petits ajouts qui doivent plus à la coquetterie qu'à la praticité de la chose. Et qu'est-ce qu'elle court bien en talons! On se croirait dans Sex in the City!

Voilà pour ces dames. Au tour de ces messieurs maintenant. Deux cas de figure se déclinent en plusieurs modèles.

Premièrement, nous avons le gentil:

- le gentil maladroit: Wallace 'Ripcord' Weems , ou l'art de se ridiculiser devant une jolie femme, exubérant, un peu ridicule, mais très musclé. Son principal atout est d'être capable de piloter sans formation un jet volant à mach 6. Un homme, un vrai même s'il est gentil et maladroit. Je vous laisse faire des liens avec d'autres héros bien connus.

- le gentil qui traine un douloureux passé: un coeur brisé, un tragique événement suffisent à transformer notre Conrad 'Duke' Hauser en costaud viril mais triste avec lunettes noires, etc., etc. Mais heureusement, les costauds virils et tristes finissent toujours par être récompensés quand ils sont gentils. Conrad l'étant, il va pouvoir se battre avec toute sa fougue et ses muscles (qu'il a costaud, mais je crois que je l'ai déjà dit) pour les beaux yeux de sa belle, laquelle a finit par perdre ses lunettes. Ca ne vous rappelle rien?

Il est évident que quelques cicatrices ajoutent à la sexytude du gentil tout brisé par son tragique passé.

- le gentil viril, costaud et mutique: un tragique passé aussi, une vengeance, une tendance à être taciturne. Il faut dire que la combinaison en latex intégrale n'aide pas. Drague principalement à l'aide de ses sabres. Mon prochain objectif est de trouver un harlequin avec des samouraïs dedans.

- le gentil pas viril mais très très intelligent: accroché à sa console et ses ordinateurs, il finit par sauver à peu de chose près le monde. Celui-là par contre, je n'ai pas encore pu trouver le modèle.

Secondo, le méchant:

- le méchant sensuel, fourbe et sexy (toute ressemblance avec Passion sans escale est purement fortuite): ahhhhhh, Christopher. Il portait bien le cuir dans Dr Who, il porte bien la cravate dans GI Joe. Je me demande ce qu'aurait donné Doctod Who si Christopher Eccleston avant porté un costume et David Tennant une veste en cuir. Mais je m'égare. CE nous campe donc le héros sensuel, fourbe et sexy avec conviction et vraisemblance. Avec un accent écossais qui rappelle certains héros à fort potentiel de nos lectures préférées.

- le méchant tout cramé pas beau: lui, il n' aucune chance, mais il est là. D'ailleurs, il est tout frustré et devient très, très, mais alors très méchant.

Avec tout ça, il y a de quoi monter un scénario harlequin tout à fait crédible. Avec un peu plus d'explosions que d'habitude certes. D'ailleurs, il y a un scénarion harlequin dans GI Joe (félicitation aux scénaristes d'ailleurs, ils sont incapables de lire un plan de Paris, mais par contre, ils sont très performants en histoire d'amour avec des coeurs et des drames à l'intérieur)!

Ana aime Duke, mais un drame tout à fait dramatique les sépare. Quelques années plus tard ils se retrouvent. La dame n'est pas décidée à pardonner à son ancien cher et tendre. Mais le coeur de l'ancien cher et tendre n'a jamais cessé de battre pour elle. Et même si elle lui en colle une, son petit coeur à elle aussi n'a jamais cessé de battre pour lui même si elle ne le sait pas encore parce qu'elle a perdu la mémoire (ça, on l'apprendra plus tard, en même temps qu'on comprendra qu'en fait ce n'est pas de safaute si elle est si méchante). Ce qui nous vaut quelques flash-back des temps heureux où ils riaient ensemble, mangeaient des glaces ensemble dans les parcs, glandaient au soleil ensemble, discu... Ok, faisaient plein de choses ensemble dans l'amour et la concorde. Mais voilà, un rival est là maintenant: la jalousie ronge notre ancien cher et tendre. Et notre nouveau cher et tendre. Ils vont donc se battre pour les yeux de leur belle avec des dialogues que c'est du bonheur en barre ("Le monde est en train d'exploser autour de nous et nous sommes jaloux à cause d'une femme", dit nouveau cher et tendre à ancien cher et tendre après avoir roulé un palot à la belle pour rendre ancien cher et tendre pas content du tout ce qu'il est puisqu'il lui colle une beigne malgré les menottes) et quelques coups de tête bien placés. Après moults péripéties (des vraies ,avec des explosions dedans, des sous-marins, des canons lasers, des banquises qui explosent, des sabres et tout), ancien cher et tendre qui a prouvé sa valeur, sauve la belle et le monde avec et tout est bien qui finit bien.

Vous voyez? GI JOe en fait, c'est un film de fille. Avec des explosions et des vrais morceaux de Harlequin dedans. C'est pour ça que j'y suis allée d'ailleurs. Parce que mon petit coeur sensible frétille d'aise quand l'amour vainc à la fin.

 Je vous laisse avec un petit trailer pour la route!

 

 

14.08.2009

Passion sans escale

 

Pirates. Qu'est-ce qui vous vient à l'esprit quand on vous dit pirates? Johnny Depp dans le costume fabuleux de Jack Sparrow? Barbe-rouge et son fils Éric dans la maritimes et piratesques aventures de Barbe-Rouge (longue vie à Triple-Pattes)? Un fameux trois mats? Quelques corsaires glamours et honorables? Les boucaniers sur l'île de la Tortue? Anne Bonny et ses aventures? Drake, le corsaire devenu lord? Rackham le rouge? Le capitaine Crochet et sa sainte panique des tics-tacs? Long John Silver et sa patte en bois?

Si je vous dit pirate de l'espace? Albator, oui, tout juste!

Bien, tout le monde connaît ses classiques et que celui qui n'a pas adoré Long John Silver et Jack Sparrow se dénonce immédiatement!

Il va pourtant falloir que je vous déçoive à ce stade des opérations. Ce n'est pas de la piraterie historique dont il va être question, de l'époque "romantique"' des corsaires et des navires ornés du sinistre drapeau à la tête de mort. C'est de piraterie moderne, il est bien entendu que je ne parle pas de la piraterie autour de la Corne d'Afrique. Je parle de la piraterie harlequinesque.

C'est en effet pleine d'allant et d'espoir que j'ai ouvert le prometteur Passion sans escale que j'avais acheté sur la foi de sa superbe quatrième de couverture: "Entrainée par son amie Marsha dans une croisière de rêve (tout frais payés mais en compagnie d'un groupe du troisième âge), Elissa se retrouve bientôt plongée au coeur d'une incroyable aventure. Incroyable mais dangereusement vraie, comprend-elle un peu tard (Elissa n'a pas conscience du danger) lorsqu'elle se voit brutalement confrontée à une effrayante affaire de contrebande. Pourtant, le plus angoissant pour elle n'est pas la mort (elle a bien de la chance): c'est le sentiment irrésistible qui la pousse vers Rod Vance, le séduisant commissaire de bord (pouvait-il seulement être un laideron?), un homme ambigu aux facettes multiples (ça reste à prouver), dont elle découvre bientôt avec stupeur qu'il a une autre identité (fichtre). Que cache-t-il? Est-il complice des trafiquants? Veut-il au contraire, démasquer les coupables et enquêter discrétement à bord (à votre avis?)? Elissa n'en sait rien. La seule chose qu'elle sait, c'est que derrière le personnage courtois et flegmatique du beau commissaire, se cache un homme aussi dangereux que passionné (sinon il n'y aurait pas d'histoire, imaginez qu'il soit pacifiste et lymphatique, hein?), un amant merveilleux dont les caresses et les déclarations enflammées lui inspirent un amour grandissant en même temps, hélas, qu'une horrible méfiance."

Vous m'en direz tant...

Premièrement, que les choses soient claires, les méchants sont effectivement des contrebandiers. Mais étant donné qu'ils arraisonnent et s'approprient un luxueux bateau de croisière, j'estime qu'il s'agit de pirates. Et comme j'ai toujours raison, j'ai raison. Là, c'est dit.

La piraterie moderne vue par Harlequin donc. Est-elle seulement soluble dans la passion amoureuse? Le suspense est intense.

Mais qui sont donc nos pirates, ou supposés comme tels. Dès le prime abord, nous savons qu'il s'agira d'hommes. Il semble que la flibuste soit soumise à la possession d'un minimum d'un chromosome Y. Mais attention, pas n'importe quels hommes. Nous avons le choix entre deux candidats flibustiers:

- le beau, grand, fort, viril et taciturne commissaire de bord: vous aurez donc compris que c'est un homme dangereux, passionné, aux multiples facettes, mais étrangement maladroit. En deux coups de cuillère à pot, il fait naître le soupçon dans l'esprit de la ravissante Elissa. Pas moins. Ah oui, et Victor dont il n'est étrangement pas question dans la quatrième de couverture (Victor est le rival, parce que sans rival il n'y aurait pas d'histoire) s'en méfie comme de la peste. Pour un homme mystérieux et irrésistible, c'est tout de même dommage. Rod ne fera donc pas carrière dans les services secrets. Enfin, pour ce que nous en savons, il pourrait aussi bien être le méchant pirate de l'histoire. Ou alors le gentil pirate passionné.  Et quand il est amoureux, il n'est vraiment, mais alors vraiment pas du tout discret. Même Amélia l'adorable vieille dame indigne lui donne des leçons de savoir-séduire. Une honte. Il faut dire que cet homme beau, grand... Bref, cet homme là pour des raisons évidentes de camouflage porte de lunettes et les cheveux coupés à ras. On insiste beaucoup sur les lunettes et les cheveux coupés à ras. Qui ne lui vont pas. Bref, c'est louche tout ça non? S'il le voulait, il pourrait être tellement séduisant. D'ailleurs ses lèvres sont sensuelles. Il pourrait donc bien  êtr ele méchant. A moins que le méchant n'ait pas les lèvres sensuelles? Une chose est certaine, il est fou amoureux d'Elissa, et près à tous les coups pour la conquérir. Dans le respect de la bienséance tout de même.

- le beau, grand, fort, viril mais pas taciturne Victor: riche passager, il n'est pas blanc bleu mais s'emploie à apparaître comme tel. Rival en amour de Rod (seigneur, mais qui m'a fichu un prénom pareil et encore ce n'est pas fini), Elissa est sa proie. Ni plus ni moins. Il est donc Le Fourbe. Et peut-être Le Pirate. Mais peut-être pas. En tout cas, il est malin, séducteur, calculateur, il aime l'argent et il est sensuel. En tout cas, il ne respecte pas les règles puisqu'il ne compte certainement pas épouser Elissa.

Comparons maintenant les caractéristiques de nos deux candidats à celles du pirate et du corsaire:

- le pirate: fourbe, courageux, violent, aimant le massacre et le rhum. Et les coffres au trésor. Et les cartes au trésor. Et les femmes. Ah oui, il obéit aux lois de la flibuste.

- le corsaire: au service du roi, il pille et poursuit pour la bonne cause. Selon les écoles, il est fourbe, courageux et violent, ou loyal, courageux et violent. En tout cas, il obéit aux lois de la guerre.

Vous conviendrez que nous avons des caractéristiques proches avec une légère orientation corsaire pour le commissaire de bord et une légère orientation flibuste pour Victor.

J'en oublierais de vous parler d'un autre personnage masculin!! Le capitaine: beau, grand, fort, viril et taciturne, il va venir faire quelques apparitions pour faire face aux méchants pirates, supporter avec vaillance une blessure par balle et régler ses comptes avec son passé amoureux, torturé bien évidemment. Attendrions-nous autre chose d'un capitaine de bateau de croisière beau, grand, fort, viril et taciturne? On pourrait le rapprocher de Jack Aubrey, sauf que Jack Aubrey commande un navire de guerre et qu'il n'est pas amoureux d'une passagère (bon, je préfère le second du capitaine Aubrey, Thomas Pulling joué par James d'Arcy et ses grands yeux verts, mais tous les goûts sont dans la nature. On peu préfèrer James Aubrey. Ou même Adam Bartholomew.).

Mais avec tout ça, la piraterie est-elle soluble dans la passion? Attention, il va y avoir des spoilers!!

Comme vous ne vous en doutiez pas du tout, mais alors pas du tout, le commissaire de bord est le gentil, Victor est le méchant. Le capitaine, lui, est le capitaine. Point.

Or donc, commissaire et méchant s'opposent en un duel sans merci pour les beaux yeux (et pas que) d'Elissa. Que leurs intentions soient honorables ou pas, la passion règne dans leur coeur. Seulement voilà, autant notre commissaire/corsaire (cf. supra) va s'assagir pour sa belle, autant Victor/Le Fourbe/Le Pirate (cf. supra) va s'enfoncer dans le stupre, le lucre et la violence. On pourrait donc en conclure que la piraterie n'est pas soluble dans la passion au contraire de la course (le corsaire était équipé d'une lettre de course). Point de salut pour le pirate! Cela ne va pas les empêcher de se battre comme des chiffonniers dans quelques scèhnes d'anthologie. Seule consolation, le reste de la troupe de pirate est bête, méchant et veule. Ce qui permet au commissaire de leur tataner la figure avec un seul doigt. Ca c'est un homme, un vrai.

Remarquez, on peut se demander ce qu'il serait advenu si Elissa avait décidé de suivre Victor sur la voie de la contrebande, de la piraterie et des trafics en tout genre? C'eut été intéressant. Elissa en robe rouge fendue à la tête d'un gang de pirates armés de fusils automatiques... Mais non. Elissa reste désespérement harlequinesque: jolie, peu confiante en elle, amoureuse folle et obnubilée par les mouvements de son petit coeur palpitant, mais courageuse et capable de faire joujou avec un fusil. Bon d'accord, au bout de quatre seconde elle ne parvient plus à le tenir puisqu'elle est frêle et fragile, mais ça ne l'empêche pas de cavaler derrière l'élu de son coeur, histoire de vérifier qu'il va rester entier! Au fait, je vous ai dit que l'élu est milliardaire et presque mauvais garçon? Et qu'elle, évidemment n'est qu'assistante dans une agence de voyage... On aurait comme un sentiment de déjà vu...

Bref, comme le propos touchait à la piraterie, je ne reviendrait pas sur les intrigues amoureuses secondaires, ni sur le rôle de la vieille dame indigne comme compteur Geiger de l'amour, ni sur les beautés de Bali et l'utilité des mauvaises routes pour les nuits passionnées, ni sur l'omelette norvégienne et ses dangers, ni sur les bienfaits des croisières sur la paix sociale, ni sur la propension étrange des héroïnes harlequin à quitter l'amour de leur vie sans lui rêveler qu'elle sont enceintes, ni sur la présence de passages secrets et de pièces cachées sur un bâteau de croisière . Si vous voulez en savoir plus, Passion sans escale est disponible au prêt. A condition de revenir. On ne laisse pas un collector comme ça. Surtout quand la croisière s'amuse.

 

Leslie, Lynn, Passion sans escale, Harlequin, 1999, un roman avec de faux bouts de pirates dedans.

07.08.2009

"C'est très joli votre majesté"

 

Je ne sais pas vous, mais moi, pré-ado, je guettais avec délice et impatience la 395 112e diffusion dans la petite boîte étrange des aventures de Sissi et du beau Franz. Je dis pré-ado parce que maman Chiffon, de guerre lasse, a fini par offrir à sa progéniture le coffret de l'intégrale des aventures de Sissi. En VHS of course. Un truc que les moins de 18 ans ne connaissent pas, tout ça tout ça. Le cadeau du siècle pour Chiffonnette et le début d'un cauchemar pour papa Chiffon. Sissi à demeure. Visible à volonté. Glucose pary quoi. Bref, bref, bref. Tout ça pour dire que durant mes courtes vacances, il s'est passé quelque chose. En fait, plusieurs choses:

1 - la sortie sur les écrans de cinéma de Victoria, biopic des jeunes années de la reine du même nom, avec costumes et jeune premier;

2 - l'impossibilité de manquer ce chef d'oeuvre cinématographique;

3 - la réapparition d'un certain coffret qui comprenait, outre l'intégralité des aventures de Sissi, celles de Victoria dans le splendide Les jeunes années d'une reine;

4 - le constat horrifié que la cousine, présente sur les lieux du drame n'avait jamais, mais alors jamais vu Sissi. Et encore moins Victoria. La cousine a très vite compris qu'elle n'échapperait pas à Romy Schneider.

5 - le déroulement de certaine opération littéraire de grande envergure.

Conséquences?

1 - une date pour Victoria nouvelle version;

2 - le visionnage préalable de la version Romy pour pouvoir faire une comparaison scientifique des deux films;

3 - le visionnage de Sissi pour que la cousine reparte en ayant parfait son bagage kulturel. On ne peut pas laisser certaines choses en l'état.

 

Sissi donc. Le harlequin cinématographique dans toute sa splendeur. Une série de films absolument et totalement cultes! Souvenez-vous: la ravissante Sissi à cheval, encouragés par son père, le débonnaire et fort moderne duc de Bavière sous l'oeil faussement sévère de la duchesse. Sissi faisant le mur armée de sa canne à pêche, laquelle lui servirait quelques plans plus tard à attraper un bel empereur dans ses filets. Sissi refusant de faire le malheur de sa soeur, la douce Hélène. Sissi descendant le Danube dans le bateau nuptial. Que du bonheur! Et puis la scène des parlementaires hongrois! Et puis celle d'Italie!! De l'émotion à l'état brut!

Mais revenons à l'analyse. Car ce n'est pas tout ça, mais ce billet se veut, rappelons-le, hautement scientifique. Si, si! Quid de la vision de l'amour dans Sissi? Et dans Les jeunes années d'une reine? Analysons, analysons.

 

- Le cadre: palais, palais, palais... Forcément, nos demoiselles sont princesses royales et/impériales, c'est au choix. Elles ne vivent donc pas n'importe où. Non mais! Dorures, guéridons, , colonnades, salles de bal sont donc le décor obligé de leurs aventures. Attention toutefois, ces jeunes femmes ne sont pas seulement des poupées de salon! Sissi par exemple, grandit à la campagne dans une immense maison peuplée d'enfants et d'animaux, sous le regard débonnaire d'un duc de Bavière prompt aux bêtises et le regard bienveillant quoique plus sévère d'une duchesse légèrement dépassée par sa progéniture! Néanmoins, lorsqu'elle consent à revenir à la civilisation, même si leurs altesses consentent à dormir dans des auberges de grand standing, le faste et l'apparat sont de rigueur! Quand à Victoria, elle n'hésite pas à aller s'encanailler dans une auberge!

Ce qui permet au spectateur de bénéficier d'aperçus hautement sociologiques de la vie du peuple! Nous voyons donc défiler quelques paysans, un ou deux aubergistes, des gendarmes, un lot de pêcheurs, des musiciens, des badauds, etc...  Lesquels batifolent gaiment, qui dans des rues proprettes (même un maniaque en ferait des cauchemards), qui dans des auberges superbement populaires (mais toujours proprettes). Vous avez compris le principe.

 

- Ceci étant dit, venons-en à nos héroïnes. Vous l'aurez compris, elles ne sont pas bégueules, loin s'en faut! Sissi et Victoria sont de fortes têtes. Évidemment, on a un destin ou on ne l'a pas! Pour faire face, il faut pouvoir faire des cabrioles à cheval, se promener dans la forêt seule avec un superbe empereur, organiser une évasion, sauter par les fenêtres, maîtriser un maître de danse, monter des réseaux de contrebande. Pas moins. Pouvoir faire face à une méchante belle-mère ou une mère abusive est un plus sur le CV. Elles restent malgré tout cela douces et naïves, jolies fleurs cueillies en plein vol et par surprise par l'annonce d'un mariage ou l'amûr. Mais bon, comme elles sont fortes têtes, elles vont très bien s'en sortir.

 

- Ces messieurs maintenant. Franz... Ah le beau Franz. Bon, d'accord, maintenant je préfère Christian. Ou David. Ou Daniel même si vous insistez. Mais à cette époque bénie, Franz et ses cheveux gominés. Son sourire ravageur. Son uniforme. Quel homme! N'hésitant pas à suivre une belle inconnue (qui est sa cousine, autant pour l'aventure), affrontant sa mère pour les beaux yeux de sa dulcinée, avançant à grand pas vers le mariage malgré les obstacles (dans l'ordre donc, une mère abusive et future méchante belle-mère, une quasi-fiancée qui est la soeur de la dulcinée, une dulcinée amoureuse mais loyale à sa soeur, un bal, un repas d'apparat, des roses rouges). Et travailleur avec ça! Tous les jours à 5h à son bureau!

Et Albert alors! Prêt à la fuite pour éviter le mariage arrangé! Valseur émérite! Même capable d'allumer un feu! Et de faire preuve d'autorité avec les valets! Tant de capacités en un seul homme, moi je dis, tout se perd!

 

 - Vous en conviendrez, ils étaient fait pour s'entendre. Reste tout de même qu'il va falloir un peu de temps et quelques rebondissements pour que les épousailles se tiennent dans un grand envol de cloches (une télécommande réactive est à prévoir. Ou alors un rdv chez votre ORL en prévision si vous ne pouvez pas baisser rapidement le son) et de dentelles. Ah oui, et de tapis rouges. Je ne sais pas pourquoi, mais les tapis sont toujours rouges. Bizarre.

Enfin. Du temps donc. Parce que si elles ne sont pas contrariées, les amours ne sont pas des amours. La raison d'état s'oppose à Franz et Sissi: comment diable peut-il envisager d'épouser cette sauvageonne?! Quand à Victoria, la voilà le jouet des ambitions matrimoniales contradictoires de son entourage! Et contrainte d'épouser un prince alors qu'elle vient de tomber amoureuse de ce charmant étudiant dans la pittoresque auberge! Quelle pitié et quel tragique destin!! Heureusement, la bonne fée des princesses royales s'est penchée sur leur berceau! Et comme l'amour vainc toujours, ce sont leurs princes charmants qu'elles épousent dans une grande envolée de cloche (j'avais déjà parlé de l'envolée de cloches non?)!

 

Vous le remarquerez donc, nous sommes dans des schémas bien connus: des héroïnes valeureuses, des héros forts et virils, des amours contrariées et un beau mariage à la fin! Les héros sont récompensés de leurs souffrances morales et tout est bien qui finit bien. Harlequin ou presque. Au cinéma. En technicolor en plus! Et disponible en VHS et DVD.

S'il faut achever de vous convaincre, je vous livre cette réplique absolument mythique:

" - Victoria: Baronne, je suis amoureuse!

- La baronne: c'est très joli votre majesté."

Totalement glucose. J'en ris encore.

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*

 Ceci étant dit, soyons un brin plus sérieux (nan, ce n'est pas un gros mot). La saga des Sissi a été un des plus grands succès du cinéma. A sa sortie dans les années 50, Sissi  va provoquer le délire et dégager plus de recettes qu'Autant en emporte le vent en Allemagne et en Autriche. Les records d'audience sont battus partout en Europe. C'est le lancement de la carrière d'une actrice sublime.

Laquelle déclarera plus tard: "Je hais cette image de Sissi". Sans doute à cause de cette déferlante, mais peut-être aussi à cause de l'image idéalisée de l'impératrice que donne le réalisateur, Marischka. Tous les drames, toute la complexité de la personnalité de cette femme hors du commun ont été gommés pour donner d'elle l'image lisse et rassurante d'une jeune fille qui fait face à un destin royal. Idem pour Victoria d'ailleurs. De quoi faire rêver la population féminine de l'époque: des destins de femmes courageuses, des décors superbes (on ne peut pas dire qu'on ait lésiné sur les moyens, c'est le mobilier des Habsbourg qui a été utilisé pour les décors!), des histoires d'amours qui se terminent bien, ... Et de l'humour de surcroît. Certes, parfois involontaire. Et parfois du à un fossé générationnel certain. Mais les personnages secondaires sont bien campés, les situations abordées avec un certain sens du décalage. Rien de révolutionnaire, mais de quoi au moins sourire. Si on n'est pas mort avant d'un excès d'eau de rose.

 

Ce coup-ci, je vous laisse vraiment. Avec pour la route, deux extraits. Parce que c'est tellement, mais alors tellement bon.

Pour Sissi, un montage de fan en musique, s'il vous plaît! Et si vous voulez regarder le film, il est sous Youtube en petits bouts!

 

Et pour Victoria, en allemand non sous-titré svp!

 

Et au fait, pas mal du tout le Victoria version 2009! Si l'envie vous en prend...

03.08.2009

De l'impact du kilt sur les relations hommes-femmes au Moyen-Age

Ayant décidé dans un grand élan d'abnégation et d'esprit scientifique de me livrer (presque) systématiquement à un comparatif entre deux romans sentimentaux de catégorie similaire, je me suis jetée sur la production de J'ai lu pour elle dans la collection Aventures et Passions. La collection a changé de maquette entre 2000 et 2008 à mon grand regret: les couvertures sont radicalement différentes. Rouges vif certes (un rouge vernis à ongle de l'été, un rouge foncé comme la passion), mais l'une illustrée et l'autre pas. Encore que, dans le second cas, un bandeau permet de retrouver ses marques. Non mais c'est vrai, c'est important la ligne graphique quand même!! Comment diable sommes-nous censés faire s'il n'y même plus un homme viril et torse nu pour nous indiquer que nous sommes sur la bonne voie!

 Pour preuve:

 

Là au moins, on sait où on met les pieds: une épée, un torse viril et dénudé, des cheveux au vent, et quelque chose qui ressemble à un kilt (or, le héros ne porte pas de kilt, je songe à une lettre de protestation pour tromperie sur la marchandise). Toute ressemblance avec un quelconque logo est purement imaginaire, si, si, je vous jure. 

Pour la petite histoire, la réédition présente une couverture beaucoup moins alléchante. Jugez plutôt

 

Franchement, je ne sais pas vous, mais moi je suis trèèèèès déçue. M'enfin, et l'homme viril et torse nu alors!                            

Quand au deuxième objet du délit:

Voilà tout ce à quoi nous avons droit! L'ancienne couverture (et oui, ces petites choses sont rééditées) était tout de même beaucoup plus glamour et sexy!!

Bref! Après ce cri de protestation, venons-en à l'essentiel: le contenu. Vous voulez un résumé des histoires? Oui? Vous l'aurez voulu.

En proie à la passion: "Tristan de Thorpe écume de rage : son père lui a enjoint de concrétiser dans les plus brefs délais son mariage avec l'aînée des filles du baron Crispin, qui est revenu fort riche de Terre Sainte. Certes les mariages arrangés sont le lot de la noblesse, et ces fiançailles ont reçu la bénédiction du roi Richard Cœur de Lion, bien des années auparavant. Mais Tristan a gardé de l'unique fois où il a rencontré sa future épouse un souvenir cuisant. Elle n'avait que six ans, l'époque, mais c'était déjà une véritable furie ! En se rendant à contrecœur à Dunburgh, le fief de. Crispin, Tristan peut constater que la petite peste d'autre fois s'est transformée en une véritable mégère. Vêtue de hardes masculines, elle ne se plaît que dans la compagnie d'animaux sauvages et semble aussi peu satisfaite de ci mariage qu'il l'est lui-même. Dommage qu'on ne lui ait pas promis l'autre fille de Crispin, qui est, elle, une véritable beauté ! "

Un ravisseur sans scrupule: "Le baron Haynesworth ne se soucie pas de l'avis de ses filles lorsqu'il s'agit de les marier. Il songe avant tout à conforter ses alliances en Écosse. C'est ainsi que Brenna est promise au riche MacNare, un homme qu'elle n'a jamais vu. Pas question de discuter : elle est expédiée sous bonne escorte dans les Highlands ! Mais rien ne se passe comme prévu. En traversant une forêt, Brenna voit surgir cinq géants vêtus de kilts. Faisant fi des protestations de la jeune femme, leur chef la jette sur son étalon noir et s'enfuit au galop. Connor MacAlistair est ravi de son exploit : il s'est vengé de MacNare et la jeune femme qui se débat entre ses bras est ravissante. Connor a prévu de l'épouser sur-le-champ, et rien ne saurait l'empêcher de faire valoir immédiatement ses droits conjugaux. "

Vous l'aurez noté, au centre de ces deux romans se déroulant au Moyen-Âge, le mariage. Certes, ce n'est pas une surprise, mais la chose est d'importance pour la suite de l'analyse. D'autant que les quelques résumés d'autres romans de la collection que j'ai pu consulter ici ou là lui accordent (au mariage), la même place centrale dans l'intrigue.

Le mariage au Moyen-Age donc.

A en croire les deux échantillons étudiés, plusieurs cas de figure se présentent à nous: mariage forcé, mariage arrangé. Plutôt glaçant vous me l'accorderez sans peine. Mais c'est sans compter avec la personnalité de nos héros.

Certes, ces messieurs sont grands, forts, virils, beaux, taciturnes et lourdement armés. Il cachent néanmoins sous leur pourpoint, leur armure ou toute autre pièce vestimentaire adéquate un petit coeur tout mou et prêt à s'amouracher d'un joli minois. Parmi les qualificatifs relevés au cours de la lecture: jambes puissantes, corps musclé, épaules larges, torse sculptural à la peau dorée, menton volontaire, nez droit et aristocratique,... De quoi oublier George, Colin, David et les autres.

Quand à ces dames, ce sont des fortes personnalités: des petites filles rétives et indépendantes (l'une chasse avec joie le cochon dans la porcherie du château, l'autre élève des faucons), attirées par les jeux de garçons qui deviennent par la force des choses des jeunes femmes bien éduquées même si elles le cachent parfois très bien. D'un grand courage, fortes têtes, elles rejettent la tutelle des hommes. Ah, et elles sont ravissantes: peau sans défaut, yeux limpides, lèvres roses à l'arc sensuel, des fées, des déesses, n'en jetez pas plus, je suis déjà jalouse!

Prenez les deux, mélangez bien, et vous obtiendrez le cocktail nécessaire pour une bonne vieille histoire d'amour/haine se terminant dans la joie et la bonne humeur à proximité d'un lit ou dans un lit, le héros ayant été blessé pour la défense de sa belle, laquelle belle joue aux infirmières et au malade.

Car ces dames, à force de caractère, de courage et de jugeote, finissent bien évidemment par faire la conquête de leur époux, et ces messieurs, à force de faire preuve de sensibilité et de douceur soigneusement dissimulée finissent, cela tombe sous le sens, par faire la conquête de leur épouse. D'accord, leur sensualité permet de passer outre bien des fossés et de dépasser les disputes monumentales qui précèdent l'amour sans nuage. Il faut dire que les provocations fusent d'un côté comme de l'autre. Et que je t'interdis de faire ceci ou cela, et que je te tiens tête, et que je creuse des trous dans la cour, et que je refais la déco sans rien te dire, etc, etc, etc, etc... De quoi retourner des châteaux qui n'en demandaient pas tant.

De la conquête donc. Par la grâce et les miracles de l'amour, ces jeunes gens qui entrent dans les liens du mariage pas franchement de gaité de coeur finissent par trouver le bonheur. Clothilde et Tristan parce que finalement, leurs parents savaient mieux qu'eux ce qui étiat bon pour eux (et leur fortune, leurs terres, le royaume et tout le bataclan), Brenna et Connor en dépassant le fait que le second a enlevé la première et ne lui a guère laissé le choix. Vous me direz, il l'a sauvée d'un mariage avec un fou sanguinaire. Et il porte un kilt.

Là, c'est sûr, on est loin de George Duby.

J'arrête de jouer à l'historienne ronchon? Bon, d'accord. Revenons-en à nos fondamentaux. Je parlais de kilt non? Oui, le kilt. Et son influence dans les rapports hommes-femmes.

A ce stade des opérations, un petit retour en arrière s'impose. Souvenez-vous de la série Le chardon et le Tartan. Du fougueux et chaud comme la braise Jamie. Et de son kilt. Vous y êtes? Et bien il semble clairement établi grâce à Un ravisseur sans scrupule que l'écossais a du potentiel. Difficile à dire si c'est grâce au whisky, au temps pluvieux, ou au kilt. En tout cas, Connor a lui aussi du tempérament et du potentiel. Et un kilt. J'envisage une installation rapide en Écosse, mais avec toute cette modernité, les usages pourraient bien s'être perdus. La frustration, la déception, tout ça...

Enfin, une chose est certaine, Brenna ne s'ennuie pas! Et la lectrice non plus. Il y a de la galipette dans l'histoire. Et bien plus affriolante que dans En proie à la passion. Or, Tristan ne porte pas de kilt lui. Et il est anglais. En même temps, Colin, Ralph, Henry, Christian, Dainel et les autres sont anglais aussi. Mais David est écossais. Et John et Sean aussi. Vous suivez? Dieu que l'analyse est chose difficile! Reste un certain nombre de baisers passionnés et d'étreintes fougueuses.

 

Et la vérité historique alors? Et bien ma foi... J'ai déjà dit ce que je pensais des aspects relevant de l'histoire des moeurs (heureusement que je ne suis pas une véritable historienne tient, j'aurais risqué l'infarctus). L'histoire événementielle et les arrières-plans politiques? Pas si mal rendus que ça. Le roi Jean correspond peu ou prou à ce qu'on en sait, de l'enlêvement d'Isabelle d'Angoulême à ses démélés avec ses barons. Quand à ses multiples aventures extra-conjugales, elles correspondent à ce que disent de lui les chroniques. Les déchirements des clans de highlanders sont relativement bien rendus aussi et le rejet de l'Angleterre correspond...

 

Bilan? Des deux, Un ravisseur sans scrupule est une bonne cuvée, largement au-dessus de ce que j'ai pu lire jusqu'à présent. Pas mal écrit, drôle, bien ficelé avec des personnages sympathiques, il se laisse lire avec plaisir. Et même relire puisque pour les besoins de la cause, c'est ce que j'ai fait. En proie à la passion est moins bon sans être désagréable à lire.

Seul gros bémol pour moi... Une vision de la femme qui me gêne aux entournures. Mais je reviendrai sur cela dans un prochain billet! Parce que oui, il va y en avoir un autre... Vous ne pensiez tout de même pas que j'allais m'arrêter en si bon chemin non? D'autant que je viens de découvrir que Un ravisseur sans scrupule est un tome 2...

* Pour une meilleure compréhension, il s'agit évidemment de George Clooney, Colin Firth, David Tennant, Ralph Fiennes, Henry Cavill, Daniel Craig, Christian Bale, John Barrowman, Sean Connery (jeune of course et pas trop vieux également).

Lindsey, Johanna, En proie à la passion, J'ai lu, coll. Aventures et passions, 2000

Grimwood, Julie, Un ravisseur sans scrupule, J'ai lu, coll. Aventures et passions, 1997

24.07.2009

A cheval!

Brûlantes retrouvailles                                                      

 

Pour ce premier billet Harlequinade, je tenais à présenter un roman qui a fait l'année dernière le bonheur d'une partie de la blogosphère en une étude comparative de haut niveau avec un de ses petits frères. Ce sera donc Brûlantes Retrouvailles vs Le premier amant en avec pour fil conducteur le milieu de l'élevage américain et la galipette. Parce que nous le valons bien. Et parce que Stéphanie a proposé que nous parlions ensemble de ce chef d'oeuvre intergalactique. Pour voir ce qu'elle en dit, il faut filer par là!

Le pitch tout d'abord, car autant savoir bien chers aventuriers, où nous mettons les pieds: mais serez-vous capables de déterminer qui est qui? Ceux qui savent sont priés de se taire et savent fort bien que je sais qu'ils savent que je sais qu'ils savent. Oui, tout à fait.

"Elle est jolie, Becky, et pas prude du tout. Mais parce qu'elle travaille comme un homme et avec des hommes, les garçons ont fini par la considérer comme un des leurs et oublier qu'elle est une fille... Résultat, ils sont toujours d'accord pour lui filer un coup de main mais ne pense jamais à elle comme copine de disco. Alors, elle se voit déjà vieillir en célibataire désséchée. Et si elle se tournait vers Woody pour redevenir une femme et dire adieu à sa virginité? A trente-quatre ans il est au top de son charme, il est expérimenté, et le connaître depuis l'enfance la met en confiance pour lui demander... Quelques leçons de séduction? Et même quelques leçons de sexe? Après tout ce serait un bon début non?"

 "En revoyant Jake Reynolds, l'homme qui l'a trahie dix ans plus tôt, Nora MacLeod se jure d'être forte, fidèle à sa réputation de femme froide. Le désirer de nouveau serait humiliant, et l'aimer, dangereux. Jake est le seul qui ait réussi à la faire fondre, avant de la plaquer sans ménagement. Mais Jake, plus beau et plus séduisant que jamais, semble bien déterminé à la reconquérir. Et puis il a changé. Le jeune homme d'autrefois, un peu " chien fou ", inconséquent, égoïste, a mûri. Aujourd'hui, c'est le plus attentionné des soupirants et il a l'air sincère. Combien de temps résistera-t-elle ? Combien de temps faudra-t-il pour que la passion et l'amour l'emportent sur l'orgueil et la peur de souffrir ? "

 Alors? Non? Toujours rien?

La réponse alors?

D'accord, la réponse: la quat' de couv n°1 appartient au Harlequin, la n°2 au J'ai Lu.

Bref.

Allons-y donc.

Nous avons d'un côté une courageuse jeune femme qui tient seule son ranch. Nous avons de l'autre une courageuse jeune femme tentant seule son ranch à la force du poignet qu'elle a musclé. Toute ressemblance n'est que le fruit du hasard, leurs soupirants n'étant certes pas du mmême gabarit. Pour l'une un flic ténébreux revenant au pays, pour l'autre, un propriétaire terrien milliardaire et aventureux. Nos deux héros ont cependant en commun leur amour du risque et leurs difficultés à faire la conquête de leur belle. Comme quoi, être grand, fort et viril ne vous met pas à l'abri d'atroces déconvenues. Et ce ne sont pas les dollars qui vont arranger la situation!

Un billet à venir confirmera que tout roman harlequin ou affilié qui se respecte fonctionne sur les mêmes schémas et avec peu ou prou les mêmes personnages: le docteur, le séducteur impénitent, et last but not least puisque c'est après tout le fond de commerce (soyons clairs, le destin du méchant séducteur ne nous importe que peu pourvu qu'il finisse mangé par les piranhas), les jeunes femmes courageuses tenant seules un ranch sans rien perdre de leur féminité (ou presque).

Nous voilà déjà avec une certaine typologie des personnages:

- les jeunes femmes sont: jolies mais ne le savent pas forcément; atrocement mal à l'aise avec les toilettes et préfèrent de loin jean et chemises à carreau sauf quand il s'agit de mener une entreprise de séduction à la manière d'une entreprise de BTP; décidées, voire tétues; parfaitement aptes à faire tourner en bourrique leurs prétendants; d'une sensualité certaine encore que parfois inconsciente.

Nous avons dans ces deux romans une remarquable étude des relations homme-femme à la fin du 20e siècle. Ces dames sont fortes (certes), mais sensibles et romantiques (sous la couche de poussière se cachent des trésors de douceur féminine). Elles n'aspirent qu'à se débarasser d'un encombrant célibat qu'elles assument néanmoins (vous noterez qu'on ne peut être que célibataire et désséchée). Bien que maladroites dans les jeux de la séduction, leur naturel leur gagne les coeurs les plus endurcis. Dans un des cas qui nous intéressent, la maîtrise de matières plus sensuelles est un plus indéniable.

- Pour ces messieurs, il suffit d'être grand, fort, beau, viril, taciturne et courageux. Et d'une inénarrable maladresse dans les relations à la gentes féminine. Des trésors de sensibilités et d'amour débordant se cachent sous leur rudesse naturelle et leur incapacité à saisir toutes les subtilités de l'âme féminine. Pas moins. Heureusement ceci dit parce que si en plus d'être grands, forts, virils, taciturnes et courageux, ils étaient efficaces, on se demande s'il y aurait une intrigue! Parce que c'est pas pour dire, mais c'est quand même là que le bât blesse!J'irai jusuq'à dire que chercher une intrigue dans le harlequin, c'est comme chercher une aiguille dans une botte de foin mais on va me taxer d'être mauvaise comme une vache qui s'est levée du mauvais sabot!

Ahhhhhh, l'intrigue!! Non, je ne parle pas de l'histoire d'amour et des brûlantes galipettes. Je parle de l'intrigue. Car nous sommes bien d'accord, pour qu'un beau flic ténébreux ait sa place dans l'histoire, il faut bien qu'il y ait une enquête. Et pour que la réputation d'aventurier du sublime propriétaire terrien ne repose pas sur du vent, il faut de l'aventure. Nous avons donc dans Brûlantes retrouvailles de dramatiques vols de bétails, et dans Le premier amant, une princesse européenne sauvée de son horrible cousin par le Club de l'éleveur texan. Non, je n'invente rien. C'est follement palpitant. Ce qui l'est encore plus est sans conteste qu'aucun des deux romans ne donne la solution aux énigmes qu'il pose. Nous ne saurons jamais qui a volé le bétail (argh), pas plus que nous ne saurons si le vil prince Ivan surprit à traîner en la bonne ville de Royal aux trousses de sa royale cousine parviendra à ses abjectes fins (lui faire la peau, l'épouser, lui piquer sa couronne, rayer la mention inutile). Ah oui, et nous aurons toujours un des membres de ce très select club en goguette quelque part en Europe avec les deux neveux orphelins (on soupçonne le vil prince Ivan de s'être débarassé des parents, c'est dur d'être un méchant séduisant et vil) de la ravissante princesse dont, sans nul doute, le prince Ivan s'est débarrassé.

Heureusement, il y a de la galipette pour oublier un peu l'horrible frustration de la lectrice qui escomptait avoir des réponse à ses pressantes interrogations existentielles sur la royauté en Europe et le vol du bétail (avec ou sans bandana, telle est la question). Attention cependant, la collection Passion intense d'avère en la matière beaucoup plus prolifique que la Rouge passion, du moins à première vue. Il va falloir que je me procure au moins un autre titre de chacune de ces collections pour en être certaine. On a l'esprit scientifique ou on ne l'a pas.

Galipette donc. Effectivement, Brûlante retrouvailles démarre sur les chapeaux de roue avec une scène introductive à cheval qui est restée un modèle du genre pour toutes celles qui ont eut le courage de se lancer dans cette instructive lecture. Quand au reste, mamma mia! Il faut croire que l'élevage et l'enquête policière sont des activités guère épuisante vue l'énergie qui reste à nos protagonistes pour s'envoyer gaiement en l'air! Il y en a d'ailleurs pour tous les goûts, la passionnée Nora n'étant pas sectaire: du sauna au 4x4 en passant par le hall d'entrée et les murs (parfois la galipette s'apparente à de la GRS, le sport se cache définitivement dans les endroits les moins attendus)! Bon, il faut dire que notre héroïne n'est pas une oie blanche, ce qui aide. A côté, la pauvre Becky est une pucelle effarouchée. Ce qu'elle va rester pendant environ 178 p. avant de se retrouver dans l'écurie pour des activités de loisir. Il n'y aura qu'une galipette supplémentaire avant la fin de leurs aventures et un mariage en grande pompe. Pauvre âme.

 

Enfin... Nous en apprenons quand même beaucoup sur les moeurs texanes et presque texanes:

- il y a des méchants qui jouent au course;

- il y a des crétins qui perdent leur maison pour acheter des étalons;

- il y a des compétitions de rodéo;

- il faut réparer les barrières;

- il faut chasser les coyotes;

- il faut se méfier des voleurs de bétail;

- des fois il y a des saunas dans les ranchs;

- il n'y a pas que de riches rancheros, il y a aussi des rancheros (rancheras?) pauvres et méritants;

- on danse de la country là-bas.

Sociologiquement inestimable, n'est-ce pas?

Ceci dit, amis aventuriers, j'admettrai avoir passé un intense moment de poilade avec Brûlantes retrouvailles et avoir quasi guéri ma crève pré-vacances avec Le premier amant. Je vais faire un billet sur les vertus thérapeutiques du harlequin je crois.

 

McCray, Cheyenne, Brûlantes retrouvailles, J'ai Lu, coll. Passion intense, 2008, 186 p.

Moreland, Peggy, Le premier amant, Harlequin, coll. Rouge passion, 2004,

16.07.2009

Vers l'infini et au-delà!!

Le grand problème quand on est une aventurière des temps moderne, ce n’est pas de trouver l’adresse de Dr Mamour,  d’envoyer des messages à Dr Who par-delà l’espace et le temps ou de pousser Darcy dans la mare. C’est de pousser l’esprit d’aventure (scientifique l’esprit d’aventure hein) jusqu’à ses limites. Limites dont la cartographie nécessite une réflexion intense, généralement aidée par l’étude à peine achevée d’un chef d’œuvre cinématographique (pas moins) et par une substance alcoolisée mais pas trop. Fort heureusement, la Team des LCA parisiennes ne rechigne pas à l’effort.

C’est ainsi que Fashion et moi-même pouvons aujourd’hui vous offrir un merveilleux challenge de l’été (et pas que) : une harlequinade. Mais pas n’importe quelle harlequinade attention ! The HARLEQUINADES 2009 !! Celles pour lesquelles InColdBlog a concocté The Famous Logo !

 

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Moi, j’en suis !! Et vous ?

 

Le principe est simplissime : lire un ou plusieurs Harlequins, tout dépend de votre résistance à l’effort, dans n’importe quelle collection et lui consacrer un billet mettant en perspective les aspects littéraires, sociologiques, géopolitiques ou culinaires de l’affaire. On vous laisse le choix (et croyez-nous, du choix vous allez en avoir).

La participation est ouverte à tous.

A cette heure, nous comptons parmi nous, Stéphanie, Papillon, Keisha, Laetitia la Liseuse, Tamara, Erzébeth, Karine:) (et comment que t’as intérêt à participer !), May, Celsmoon, Pimpi, Hydromielle, Mango, Finette, Anne, Leiloona, Armande, Nanne, Kitty, Les livres de George Sand et moi, Dominique, Emma, Tiphanya, Yueyin, Neph, Shopgirl, Lili, Lrdpi, Mo, Martine, Virginie, Ankya, Nanne, Chimère, ICB, Levraoueg, Hermione, Elodie G, Alex, Hildebald, Restling, Olympe, Mazel, Petite fleur, Voyelle et Consonne, Ori, Amanda, Theoma, Caro[line], Daniel Fattore, Pimprenelle, Cryssilda, Lou, Océane, Sophie, Titoune, La Nymphette, Miss Giny, The Bursar, Iluze, Crazyprof, Liliba, Didouchka, Kroustik, La Papote, Elisabeth,  Les piles, Ptitlapin, Yohan, Ornon, Louise, Baudouin, Clarabel, Rose, Alinéa, ... 

Si j'en oublie, faites-moi signe!! Et si vous êtes en trop, idem!                    

 

 

Bienvenue dans la guilde des aventuriers du Harlequin Perdu ! Nous vous souhaitons un chemin « langoureux et brûlant de désir » (oui Fashion, je sais, c'était toi la première!) sur les traces de ce graal d’un nouveau genre !

 

Ah oui! Et effectivement, ce challenge n'est pas sponsorisé. Ce serait bien remarquez... Mon paillasson-BAL ne demanderait que ça!

 

 
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