04.10.2010
Un océan de pavots - Amitav Ghosh
1838, une goélette apparaît en vision à Deeti qui vit pourtant à des centaines de kilomètres de la mer. Un propriétaire terrien est ruiné. Un metis devient officier de bord. Une jeune femme fuit un mariage arrangé. Un jeune batelier réalise son rêve d'embarquer sur un navire haute mer. Un homme simple sauve son amour.
Tous vont se retrouver sur l'Ibis en route vers l'île Maurice.
Un océan de pavots avait tout pour me plaire: une grande fresque mêlant amour, grande et petite histoire, guerres intimes et luttes politiques. J'étais séduite d'avance. Et pourtant, pourtant... Je ne terminerai pas Un océan de pavot. Non que ce soit un mauvais roman, loin de là. Amitav Ghosh construit une intrigue complexe, foisonnante, installe une galerie de personnages comme on en voit rarement, travaille ses rebondissements comme un orfèvre et la langue jusqu'à rendre les sonorités des langages qui se croisent, se mélangent, s'irriguent les unes aux autres. Mais premier tome d'une trilogie, le roman pêche par ses excès: à force de croiser les personnages, d'alterner les points de vue, d'installer par petites touches ses décors, Amitav Ghosh plombe son récit. Impossible de s'attacher aux personnages, impossible de ne pas bailler à certains passages et de ne pas regretter que d'autres ne soient pas plus longs. On s'embrouille un peu, on peine à retirer les fils de l'intrigue. En ce qui me concerne, le moment où ils se lient est arrivé trop tard, j'avais déjà perdu tout intérêt pour les personnages et leur histoire malgré le romanesque incontestable de leurs destins.
J'ai pourtant aimé voir se dessiner l'histoire d'une période où le commerce se développe, ou la colonisation prend son essor, où les hommes migrent au gré des revers de fortune, où le racisme est une réalité et presque une normalité. D'autant que l'auteur transcrit à merveille les mentalités et les comportements et des colons et des indigènes qu'ils méprisent tant et que son travail sur le monde de la mer et les langues et dialectes est étonnant. Le commerce du pavot, les grande compagnies commerciales et leur influence sur les colonies, les migrations forcées, la ségregation raciale, le contexte utilisé est riche, dense, trop sans doute pour qu'il soit possible de faire plus qu'effleurer des sujets qui a eux seuls auraient mérité un roman.
Une rencontre ratée à mon grand regret.
Les avis de Val, Melo, La Livrophile,...
Ghosh, Amitav, Un océan de pavots, Robert Laffont, 2010, 586p.
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17.11.2007
La vengeance des aubergines (non mais c'est vrai quoi à la fin)

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12.09.2007
Auncun dieu en vue (et pourtant ils ont bien regardé)
Sans condamnation, sans morale particulière, l'auteur donne à entendre son Inde. Chacun parle en effet avec sa petite voix singulière, ce qui n'est pas un mince exploit. Femme hindoue ou musulmane, traditionaliste ou moderne, jeune musulman libéré, adolescent hindou fanatisé, sikh, mendiant, self-made-man, etc.
Le style est très différent d'un chapitre à un autre. Aucun tabou particulier. Sont aussi bien évoqués au fil des pages les mariages arrangés, les avortements sélectifs ou non, l'autorité des belles-mères, que la haine réciproque des hindous pour les musulmans, le sentiment nationaliste, la misère la plus noire côtoyant la richesse la plus arrogante et indifférente.
Et alors que les réalités décrites sont parfois dramatiques, l'humour, voire le burlesque apparaît soudainement et irrésistible. Comme avec ce tueur en série incapable d'abattre une femme parce qu'il avait dit qu'il tirerait à 20 et qu'il n'arrive pas à compter au-delà de 7. Ou la marieuse buffetomane (je vous assure, c'est une vraie maladie!).
J'ai bien sûr été plus touchée par certains personnages que par d'autres, mais tous ont quelque chose à dire, à transmettre. Leçon de courage ou de bêtise, de renoncement ou de combativité. On est très loin des clichés.
Une belle lecture.
Altaf Tyrewala, Aucun dieu en vue, Actes Sud, 2007, 202 p.
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28.03.2007
Rouge baleine

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